Les étudiants ont pu retourner à Madagascar après les nombreuses années de souffrance, mais avec les mains vides.
Encore une fois, les parents des étudiants boursiers de l’Etat malgache en Chine tirent la sonnette d’alarme vu que la situation de leurs enfants dans ce pays ne s’améliore pas. Nombre d’étudiants qui ont pu finir leurs études dans ce pays ont quand même pu rentrer à Madagascar, mais sans aucun diplôme. « Puisque nos dettes sont trop importantes, ils n’ont pas encore voulu nous donner nos diplômes de fin d’études. Et le plus embêtant, c’est que nous n’avons eu aucune difficulté pour réclamer nos billets pour rentrer auprès de l’Etat malgache. Mais quand il est question d’argent, il faut attendre une éternité », se désole une étudiante malgache venant de Chine. Elle a fait partie des plus de 270 étudiants boursiers de l’Etat malgache envoyés en Chine, mais qui n’ont toujours pas reçu leurs bourses d’études depuis presque 45 mois. Pour certains, le visa étudiant ayant expiré sans aucune possibilité de renouvellement leur a obligé de retourner au pays. A l’heure actuelle, 60% de ces étudiants ont pu finir leurs études et ont regagné Madagascar, avec ou sans diplôme.
Lettre morte. « Malgré notre grande patience, la situation ne s’est jamais améliorée. Notre requête reste lettre morte », déplore Alexandre Randrianjanahary, président de l’Apebeme (Association des parents d’étudiants boursiers de l’Etat malgache à l’extérieur). Lui de rappeler les énormes sommes d’argent qui circulent actuellement dans le pays, surtout à propos des investissements faits pour l’accueil du Sommet de la Francophonie. « Mais aucun budget n’est destiné aux étudiants à l’étranger. Alors que les sénateurs et les députés n’ont aucun mal pour réclamer leurs avantages. Sans oublier les 200 millions d’Ariary à attribuer aux districts. Nos enfants envoyés dans ces pays étrangers sont complètement oubliés », dit-il. A noter que le calvaire de ces étudiants, surtout ceux en Chine, a commencé depuis 2011. Les parents des étudiants en Chine ont, encore une fois, donné un point de presse samedi dernier pour interpeller l’Etat malgache quant à l’existence de ces énormes dettes.
Arnaud R.
