Le litige qui oppose les habitants du Fokontany d’Ambaladara dans le district de Mananjary avec les opérateurs chinois est loin d’être réglé. En effet, les premiers avaient clairement exprimé leur opposition à la reprise de l’exploitation aurifère illégale par les seconds. Cela s’est traduit par la manifestation populaire du 20 septembre 2016 qui avait abouti à la suspension des activités de ces opérateurs chinois par le Chef de Région. De source informée, on vient d’apprendre que ces derniers ont repris leurs travaux d’exploitation aurifère depuis le 25 décembre 2016. Pourtant, dans son communiqué du 10 octobre 2016, le CRAAD-OI avait déjà posé la question épineuse de la position des autorités face à cette exploitation aurifère qui continue ainsi à causer de graves dangers liés à l’utilisation très probable du mercure par les opérateurs chinois, lesquels n’ont toujours pas obtenu à ce jour les permis d’exploitation et environnemental requis. Selon les informations données par les membres de la communauté d’Ambaladara et de la société civile locale, les autorités au niveau du district et de la région semblent décidées à ne pas intervenir.
Silence. Les autorités régionales de la Santé ont aussi pris le parti du silence et de l’inaction, bien qu’elles sachent parfaitement que les communautés riveraines de l’exploitation aurifère de la société chinoise sont très exposées aux effets désastreux de la pollution par le mercure qui est un neurotoxique extrêmement dommageable pour le développement et le fonctionnement du cerveau et du système nerveux central, particulièrement pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. De surcroît, le mercure peut aussi se diffuser sur de grandes distances dans l’atmosphère et causer une contamination globale des écosystèmes, poissons, oiseaux et mammifères, tout au long de la chaîne alimentaire.
Recueillis par Dominique R.