18 lingots d’or d’une valeur totale de plus de 2,97 milliards d’Ariary ont été saisis, hier, à l’aéroport d’Ivato. Les autorités suspectent une complicité des agents travaillant sur le tarmac.
Transporté en bagage à main, le carton contenant 11 lingots de 2 000g chacun, et 7 autres plus petits, n’est pas passé par le scanner de l’aérogare. Hier, vers 4h du matin, le passager qui voulait prendre le vol QK260 en partance pour Nairobi a été fouillé une première fois sur le tarmac de l’aéroport d’Ivato. Ayant remarqué que cette première fouille sortait de l’ordinaire, les agents de la Police douanière l’a intercepté pour une seconde fouille. « La Police a trouvé ce carton rempli d’or qui allait être exporté illégalement. Nous avons effectué les procédures prévues par la loi. Cette affaire sera traitée par le tribunal et en attendant, les lingots seront déposés à la Banque Centrale de Madagascar », a indiqué Haja Rakotoarimalala, receveur des douanes à l’aéroport d’Ivato.
Exemplaire. Selon le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, une enquête approfondie sera menée, pour identifier tous les responsables de ce trafic. En effet, si les lingots ne sont pas passés par l’aérogare, c’est qu’il y a des complices parmi les agents ayant accès au tarmac. Ont accès à cette zone, d’après le DG des Douanes, Eric Narivony Rabenja, les agents de la Police aux frontières (PAF), ceux du SAMADA (Société de Sûreté aéroportuaire de Madagascar) de CSPI, et les agents de sécurités privés. Face à cette suspicion de complicité, les images des caméras de surveillance seront examinées, avec une enquête supplémentaire, d’après la Douane. A noter qu’il s’agit du deuxième cas de tentative d’exportation illicite d’or, déjouée pour cette année. Le premier cas concernait 6,36 kg d’or, toujours saisis à l’aéroport d’Ivato. Selon le DG des Douanes, le cas des 24,764 kg d’or est un record. Outre l’or, des trafics de devises et de tortues ont également été découverts. Cette année, la Douane a saisi à la frontière : 805 800 Euros ; 69 413 USD et 1 404 tortues.
Régularisation. L’exportation d’or n’est plus interdite, sauf qu’il y a des procédures et des réglementations à respecter. « Il faut simplement faire une déclaration au guichet unique et payer les redevances », a noté le ministre Gervais Rakotoarimanana. D’après ses dires, des efforts ont été entrepris pour améliorer les recettes fiscales et douanières. Certes, cette amélioration avance à grand pas, si l’on se réfère aux réalisations pour cette année. En effet, les recettes de l’Etat ont augmenté, grâce à des initiatives prises auprès du fisc et de la douane, à l’exemple du lancement du code d’éthique et du code de déontologie, ainsi que du contrat de performance. Mais on peut mieux faire, d’après le ministre des Finances et du Budget, en luttant contre ce genre de trafics illicites. Pour l’heure, on ne sait pas si le cas de l’or saisi hier est une simple fraude douanière. Lors de la conférence de presse d’hier, la Douane a évoqué l’éventualité de l’existence de corruption et de blanchiment d’argent. D’après les informations qui circulent, on sait que l’or de Madagascar exporté illégalement passe, le plus souvent, par Nairobi, pour une destination finale vers Dubaï. Les recettes sont, par la suite, versées dans des comptes bancaires au Bahamas, avant d’être blanchies. Certes, malgré sa valeur sûre, l’or cause en ce moment des maux pour le pays, depuis l’exploitation jusqu’à l’exportation.
Antsa R.
