jeudi, mai 22, 2025
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Exposition : « Antananarivo ligne 11 » et quelques surprises

Ce cliché de Aina Zo Raberanto résume « Antananarivo ligne 11 », à l’image d’une ville tassée et aigrie.

L’exposition « Antananarivo ligne 11 » est une initiative à poursuivre pour évoquer un sujet, à la fois le plus accessible et le plus complexe : la Ville des Mille. Une visite s’est imposée.

Contenir une ville de 88 km², dans un espace d’environ 45 m², c’est en quelque sorte le défi de l’installation « Antananarivo ligne 11 » à l’Hôtel de Ville à Analakely depuis le 10 mars. Et en s’appropriant la scénographie de cette exposition, la première sensation est de se retrouver face à une ville aigrie. Aigrie de ses nuits itératives, de ses passants recourbés, de sa nostalgie sans direction, de ses clichés urbains renouvelés mais pédants. Plusieurs artistes ont été rassemblés pour convertir leur rapport à la Ville des Mille en œuvres d’art : Aina Zo Raberanto, Bloumorof, Carine HCR, Didier Montagné, Gad Bensalem, Hazokely, Lowett, Sexy Expédition Yéyé, Tsiry Kely Panda et Yves Robinson. Le visiteur aurait pu espérer un plus vaste terrain de déambulation. Vu le nombre de talents et l’objet de l’exposition, il faudrait attendre sans doute une autre édition pour vraiment retrouver Antananarivo sous toutes ses coutures. Rien de mieux que de marcher pour les déceler. Le fil commun de cette spatialité urbaine « Antananarivo ligne 11 » est une sorte de ras-le-bol collectif, qui, parfois, se ressent telle une résignation. La Ville des Mille est perçue plus comme une arène politique, défigurant sa perception collective, qu’une ville patrimoine. « Hitam–poko hitam-pirenena eny rehetra eny mivembena ny fanahy osa sy resin’ny hanoanana », annonce ainsi Gad Bensalem dans ses textes. Sur une installation subtile faite de sacs en papier, apparemment recyclés, Carine HCR a brodé des écritures. Par exemple, s’y lit une recontextualisation des premières strophes de l’hymne national, « Ry Tanindrazanay karana ô ny Madagasikara sinoa ». Au milieu de cette déambulation « multisensorielle » trône l’« épi-Bar Ligne 11 », de Sexy Expédition Yéyé. Pittoresque à souhait.

Maminirina Rado

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