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lundi, juin 17, 2024
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Madagascar/France : Exposition coloniale et «L’invention du sauvage»

Le « zoo humain », inherent a I’histoire francaise et a la colonisation

« Venus Hottentote », « village negre », « sauvage », ces concepts ont forge l’« imaginaire colonial francais. Des termes cristallises lors des expositions coloniales dont celle de 1931, oil Madagascar a ete Ia grande curiosite du public. En 1931, Madagascar participait pour Ia premiere fois a l’exposition coloniale de Ia Porte Dor& a Paris en France. Apres celle de 1907 et de 1922 a Marseille. II faut savoir que sur le continent europeen, Ia derniere exposition sur les colonies a ete organisee a Bruxelles en Belgique en 1948. Un ecrit dans le livre d’or de l’exposition demontre pleinement l’etat d’esprit de la France colonialiste cette époque par rapport aux territoires qu’elle a occupes. « La Grande Ile occupe une place particuliere ou elle montre sous le jour favorable du decor verdoyant qui orne son palais, (‘image fidele et sincere de toutes ses forces actives presentes et de ses reserves en puissance de production pour l’avenir ». Ces expositions coloniales ne peuvent etre separees de l’histoire de Sawtche, surnommee Ia Venus Hottentote, de l’ethnie KhoIkhoI en Afrique du Sud. Decedee en 1815, elle felt dissequee par un « naturaliste » denomme Cuvier. Rapporte d’apres des archives par Gerard Badou dans « L’enigme de la Venus Hottentote » (2000), sa dissection demontre l’enthousiasme du frangais. « Saisissant son scalpel, it prelevera Ia vulve… et (‘anus, afin de les conserver dans un bocal… Enfin, Cuvier procedera a (‘extraction du squelette entier qui, reconstitue os apres os, escortera comme un spectre le moulage en platre dont la prodigieuse silhouette immortalisera Ia Venus hottentote L’invention du sauvage atteignait alors son summum. Une exaltation a son comble quand le livre d’or mentionne en des termes racises. « La population imerinienne est, sans conteste, Ia plus evoluee et c’est dans ses manifestations artistiques que l’on trouve les meilleures inspirations ». Le pavilion Madagascar de l’exposition coloniale de 1931 a recu les eloges des plus de 33 millions de visiteurs et visiteuses du mois de mai au mois de novembre. Les « villages negres » occupes par les indigenes attirent les « blancs », curieux de voir le « sauvage » &tale comme dans un zoo. Qu’il vente ou qu’il pleuve, beaucoup ont succombe a cause des intemperies. Parmi eux des malgaches dont la richesse de la nature a ete tant vantee, tout autant que celle culturelle. D’ailleurs, une grande partie du pavilion Madagascar mettaient largement en avant la main—mise du pays colonialiste. Le livre d’or stipule, « nous y remarquons les deux beaux panneaux du grand artiste Raymond Levi-Strauss, qui sous le pretexte symbolique de l’arrivee des premiers Francais, les Dieppois Digard et Cauche, a Madagascar, en 1638, a voulu evoquer (‘alliance entre la France et Ia Grande Ile, celle-ci representant ses richesses naturelles, celle-la apportant en retour l’exemple de ses techniques et (‘esprit de Ia civilisation ». Une veritable geographie de la mentalite coloniale. Sous pretexte d’apporter Ia civilisation dans des contrees que Dieu lui a offertes. Car le grand architecte ne mettrait pas une ame sage dans un corps noir selon Montesquieu, un des grands inspirateurs de la colonisation. Des lors, celle—ci est d’une logique presque divine. Meme Hitler n’aurait pas pu faire mieux.

Maminirina Rado

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