
La manifestation estudiantine de la Faculté de Médecine tourne à l’affrontement. Il n’a été fait état d’aucun blessé ni d’aucune arrestation mais jets de pierres et tirs de lacrymogènes ont été échangés entre les étudiants et les forces de l’ordre
Le compte-rendu que l’Association des étudiants en Médecine humaine d’Antananarivo (AEMHA) avait prévu, prend une autre tournure. Le bureau de l’AEMHA avait prévu de faire le compte-rendu de leurs revendications à leurs camarades à la salle demi-tonneau Médecine mais certains étudiants les attendaient déjà devant le barrage, c’est-à-dire à l’entrée de l’Université. La situation n’a pas été maîtrisée car en deux temps trois mouvements, des étudiants vêtus de blouses blanches sont descendus au terminus de la ligne « 119 » pour brûler des pneus en guise de barrage. Ils ont également érigé des banderoles comportant leurs revendications. Après avoir reçu l’alerte, les forces de l’ordre se sont dépêchées sur place pour fluidifier la circulation. Cependant les manifestants n’ont pas cédé facilement et les ont provoqués par des jets de pierres. Pour les disperser, les forces de l’ordre ont dû recourir aux gaz lacrymogènes. Vers 10 heures 30, les taxi-be ainsi que les taxis qui se trouvaient au terminus de la ligne 119 ont quitté les lieux par peur d’être saccagés. Certains gargotiers et épiciers ont aussi préféré fermer leurs portes pendant un certain moment en attendant que la situation se calme. « Nous sommes contraints de prendre les mesures nécessaires car cette manifestation perturbe l’ordre public », explique le commandant du groupement de la gendarmerie Analamanga, le colonel Anicet Randrianarivelo. Malgré tout, les forces de l’ordre ont tenu à respecter la franchise universitaire et se sont abstenues de courir après les manifestants qui se sont réfugiés au campus universitaire.
Intrus. Quelques heures après les affrontements entre les deux parties , le bureau de l’AEMHA a rencontré la presse pour mettre les points sur les « î ». Des intrus que l’association qualifie de « mercenaires » se sont incrustés dans leur rang et ont tout fait pour créer des foyers de tensions, d’après cette déclaration. « Même s’ils sont vêtus de blouses blanches, ils ne sont pas des étudiants en Médecine. Tout le monde peut acheter ou coudre ces blouses », précise Hasina Rabe Andriamanarivo. L’AEMHA a donc pris comme responsable de ces débordements les « mercenaires » qui se sont incrustés parmi eux.
A moitié satisfaites. Pour la suite de leur manifestation, l’AEMHA invite ses camarades à suivre les consignes. A titre de rappel , les étudiants en Médecine revendiquent le paiement de leur allocation de stage de l’année universitaire 2018-2019 ainsi que leurs bourses de l’année 2019-2020. « Les dossiers y afférents sont déjà signés par le président de la République et le Premier ministre et il ne reste plus qu’à attendre la sortie du calendrier. Nous sollicitons maintenant les responsables concernés à accélérer les procédures», souligne Hasina Rabe Andriamanarivo.
Narindra Rakotobe