La peste à l’origine de la fermeture de toutes les infrastructures sportives de Tana est au centre de toutes les discussions des sportifs. Non pas que ces derniers en ont peur, mais bien parce qu’ils ne digèrent pas la manière dont le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) assène les interdits sans prendre en considération les éléments qui sont autour.
Parmi ceux qui crient au scandale, se trouvent en première ligne les nageurs qui n’arrivent pas à comprendre pourquoi les piscines de Betongolo et d’Ampefiloha restent fermées alors que les produits d’entretien sont par nature des antibactériens donc suffisamment efficaces pour se protéger de la peste.
Déjà que la saison de natation est bien trop courte au goût des nageurs et voilà qu’elle est encore écourtée par le MJS qui ne fait aucune distinction en interdisant tout rassemblement populaire dans tous les stades et les gymnases. Un rassemblement comme dans les églises et les marchés, mais de cela personne ne pipe mot.
Il y a donc interdiction et interdiction, mais le bon sens, compte tenu de cette chaleur accablante, devait permettre de rouvrir les piscines qui perdent pour l’instant de l’argent en investissant sur les coûteux produits d’entretien.
« Cela n’a aucun sens, car la piscine reste l’endroit le mieux protégé des sites sportifs », confie ce maître nageur bien connu qui…pestait sur cette mesure, il l’a dit, ridicule.
Finalement cette peste pénalise tout le monde, car pour l’instant toutes les compétitions majeures se tiennent dans les provinces même dans les villes où il existe des cas de peste ; mais comme on l’a fait justement au stade d’Ampasambazaha. La Ligue de football locale avait posté à l’entrée du personnel médical pour pratiquer le test de température. Une mesure nullement suffisante à l’image de cet homme qui affichait un peu plus de 38°C de fièvre, mais qui a catégoriquement refusé de monter dans l’ambulance parce qu’il savait que ce n’était pas de la peste. Et son « iaho leka tsa voan’ny pesta zany » a fini par arracher le sourire à tout le monde. Dur, dur…
Clément RABARY