- Publicité SW45 -
mercredi, février 19, 2025
AccueilÀ lireFêtes de fin d’année : Fossé grandissant entre riches et pauvres

Fêtes de fin d’année : Fossé grandissant entre riches et pauvres

Malgré les effets néfastes de la crise sanitaire, chaque ménage va fêter le réveillon du nouvel an comme il se doit et selon ses propres… moyens.

Le prix d’entrée dans les soirées de la Saint-Sylvestre varie de 450 000 Fmg à 1 million de Fmg. Le tarif maximum représente donc l’équivalent du SMIG pour les fonctionnaires. Un mois de salaire à dilapider en une seule soirée, sans compter les dépenses en sus telles que le prix des boissons, les costumes et le coût du transport. Pourtant, il s’agit du prix d’entrée pour une seule personne. Les dépenses de la soirée pourraient donc s’élever jusqu’à 10 millions de Fmg (2 millions d’Ariary) pour les familles nombreuses. Bon nombre d’observateurs considèrent cette situation comme « absurde » en cette période où les Malagasy subissent de plein fouet les effets néfastes de la pandémie de la COVID-19, caractérisée notamment par une inflation grandissante. La réaction est plutôt négative si l’on se réfère aux commentaires sur les réseaux sociaux. Actuellement, le prix d’un sac de riz s’élève à 650 000 Fmg. 

« Antananarivo mirehitra jiro ». En tout cas, l’on constate que les couches moyennes et la population lambda ne s’intéressent pas trop aux fêtes. Et ce, contrairement aux années précédentes. Heureusement que les tenants du pouvoir ont installé les lumières et les décorations à Antaninarenina et au centre-ville, ainsi que les spectacles gratuits devant l’hôtel de ville d’Analakely pour que les gens puissent amener leurs enfants faire des promenades nocturnes et découvrir « Antananarivo mirehitra jiro ». Pour le réveillon de la Saint-Sylvestre, la majeure partie des ménages choisissent de rester à la maison et d’organiser une fête sobre en famille, tout en limitant les dépenses et en tenant compte des difficultés « financières » que pourrait apporter le mois de janvier. Le budget prévu par ménage est généralement 10 fois en dessous du prix d’entrée d’une personne dans les évènements organisés dans les restaurants et espaces. Au lendemain de Noël, la circulation est redevenue fluide dans les centres-villes. Cette année, les ventes n’ont pas été flamboyantes pour ce qui est des petits commerces et des marchands ambulants à Analakely, Behoririka et Tsaralalana, contrairement aux années précédentes. Force est aussi de signaler que bon nombre des tananariviens ont choisi de quitter la capitale et de profiter du long week-end de fin d’année pour prendre des vacances en famille ou entre amis. 

Enquête. L’on peut en tout cas confirmer que les fêtes de fin d’année ont accentué le fossé grandissant entre les riches et les pauvres. La Société Malagasy a toujours été marquée par des inégalités sociales flagrantes entre les différentes couches sociales de la population mais cette année, l’on constate que la différence est criarde voire flagrante. L’on sait d’ailleurs qu’à cause de la pandémie du coronavirus, 2020 est considérée comme une année assez particulière, une année de tous les phénomènes inédits, particulièrement en ce qui concerne les domaines du social et de l’économie. Il convient de rappeler ici les résultats d’une enquête menée par les experts de l’INSTAT au mois d’août 2020, qui confirme que le confinement a accentué l’écart entre les riches et les pauvres. Cette étude a démontré que la COVID-19 représente une menace sur les finances de 7 ménages sur 10, surtout au niveau des milieux urbains. 10,2% des ménages ont été touchés par une perte d’emploi durant cette année 2020. Pour ce qui est des métiers de l’art, de la culture et des loisirs, les pertes d’emplois s’élèvent à 39,5%. C’est donc légitime et normal si ces secteurs enclenchent la vitesse supérieure en cette période de reprise. Reste à savoir cependant si la population, lassée des effets néfastes de la crise sanitaire, vont dépenser le peu qu’ils possèdent en une seule soirée. Quoiqu’il en soit, comme ce fut toujours le cas à chaque Saint-Sylvestre, malgré cette inégalité flagrante entre les riches et les pauvres, chaque ménage va fêter le réveillon du nouvel an comme il se doit et selon ses propres… moyens.

Davis R

- Publicité -
Suivez nous
401,973FansJ'aime
9,563SuiveursSuivre
1,463AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici