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vendredi, mai 16, 2025
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Fêtes de Noël : Des « Jean-Claude Vandale » à l’œuvre

La nativité était une véritable boucherie dans certaines villes de Madagascar. La magie de Noël s’est transformée en cauchemar. Antananarivo était extrêmement agité.

L’alcool a fait son effet aux 67 ha. Les neurones et les esprits grillés, des bonhommes ont saccagé un bar. Leurs actes ont été filmés par un voisin d’en face, et diffusés sur Facebook. La folie s’est propagée dans l’un des quartiers les plus tapageurs de la capitale. En pleine rue, tel un joueur de foot transformant un penalty, un jeune homme a donné un coup de pied au visage d’un homme à terre… À Scama, zone périphérique d’Antsiranana, deux types se jettent des pierres, comme des intifadas. Si certains demeurent indifférents étant donné qu’ils vivent ce genre de violence au quotidien, d’autres sont choqués. Ce qui est sidérant dans ces histoires, c’est le réflexe de ceux qui les ont filmées. Au lieu d’appeler la police ou une ambulance, ils perdent leur temps à jouer à James Cameron. Apparemment, la réalité des ruelles ressemble à une œuvre cinématographique…

Madagascar est loin d’être un pays occidental où les agents de police arrivent à temps lorsqu’un citoyen les appelle. Donc, enregistrer à temps la brutalité dans la société pourrait aider de loin les victimes, sans prendre en compte le droit à l’image. D’ailleurs, les réseaux sociaux sont faits pour ça. Il suffit d’avoir un smartphone de qualité pour devenir un reporter sans organe de presse ou encore un envoyé spécial de pacotille. Sous un autre angle, étant le cinquième pouvoir, le média social gagne de plus en plus d’importance aux yeux de nos compatriotes au détriment des professionnels de l’information. Ceux-ci, quoiqu’ils décortiquent méticuleusement les éléments, commencent à prêcher dans le désert…

Revenons au comportement agressif des Malgaches, cette pulsion qui les pousse à rouer leurs concitoyens de coups. Deux personnes interviewées ont expliqué leurs points de vue. Hantra Rainievo, une mère de famille, affirme que cette attitude est due au stress causé par la misère. « La paupérisation provoque la nervosité », a-t-elle soutenu. De même pour Claudio Sendraniaina. « Prenons l’exemple d’une famille qui, autrefois mangeait à sa faim, et dont le pouvoir d’achat a dégringolé au fil des années. Disons que le père a été viré de son travail, la mère couturière n’a plus de clients. Ils n’arrivent plus à payer les frais de scolarité de leurs enfants. De surcroît, ils ne mangent plus convenablement. Sûrement, la violence s’installera dans le salon. Cette violence peut être symbolique, psychologique, et souvent physique. Cette dernière est la plus utilisée dans notre pays. Par conséquent, ils vont s’entre-déchirer, ou pire, ils vont s’en prendre au voisin ! », a-t-il décrit. Bref, la pauvreté mène un individu à devenir brutal. Toutefois, Divin Miaina, un apprenti anthropologue, se réfère à l’éducation parentale. « Un richard aussi peut être violent. Ô combien d’hommes et de femmes vivant dans une condition sociale plus aisée s’insultent dans la rue ? Par contre, les démunis se calment face à une circonstance pareille, parce qu’ils ne veulent pas d’embrouille. Ils ont peur de la prison ! », argumente-t-il.

En somme, le vandalisme n’a pas d’origine sociale ni ethnique. Ce mal est guérissable. Mais cela nécessite une volonté. Et aucune culture ne cautionne l’impétuosité. Au contraire, la société veut la paix en cette période tendue.

Iss Heridiny

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