Une organisation paysanne régionale dite FIMPIA regroupant en tout 580 éleveurs de poulet de race locale dans la région d’Ihorombe qui a bénéficié de l’appui du projet AROPA, a fait de bonnes affaires lors de sa première participation à la 9e édition de la FEPA.
Le poulet de race locale attire toujours la population malagasy aussi bien dans la capitale que dans les régions. Son élevage à cycle court constitue en même temps une activité rentable pour les paysans leur permettant d’améliorer leur niveau de vie. Raison pour laquelle, le projet AROPA (Projet d’Appui au Renforcement des Organisations Professionnelles et aux services Agricoles),sous tutelle du ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage et financé par le FIDA (Fonds International de Développement Agricole), a appuyé des exploitants agricoles familiaux dans la région de Ihorombe. Il s’agit notamment de l’organisation paysanne régionale FIMPIA comptant 580 éleveurs dont 180 ont suivi des formations en matière de technique d’élevage de poulet gasy. Ceux-ci ont participé à la 9e édition de la FEPA (Foire de l’Elevage et des Productions Animales) organisée dernièrement par le MPE à Nanisana. « Nous avons reçu de nombreuses commandes lors de cette manifestation économique. C’est du jamais vu ! », témoigne Rajomalahy Gilbert, le président de ce groupement d’éleveurs au niveau régional.
Grand succès. En effet, « tous nos poulets ont été liquidés lors de la foire. Ensuite, un particulier nous commande 100 poulets et un autre souhaite avoir 300 poussins tous les trois mois en vue d’un élevage d’engraissement. Nous avons également enregistré d’autres commandes de 200 poulets tous les deux mois auprès d’un opérateur en provenance de Toamasina ainsi que 300 poulets tous les mois auprès d’un autre particulier résidant à Antananarivo. En outre, il y a d’autres personnes intéressées à s’approvisionner auprès de notre groupement en vue de démarrer leur élevage de poulet « gasy » à Taolagnaro. Pour nous, la participation à cette foire avec l’appui de l’AROPA a été un grand succès », a-t-il raconté. Et même au niveau de leur région, ces exploitants agricoles familiaux membres de FIMPIA ont pu développer largement leurs activités.
Plus professionnels. Sept communes de la région d’Ihorombe bénéficient de l’intervention du projet AROPA. « Notre élevage de poulet « gasy » a été lancé, il y a cinq ans. L’an dernier, nous avions disposé de 6 279 têtes. Et cette année, nous avons déjà écoulé près de 500 poulets. L’Office Régional de Nutrition à Betroka nous commande en ce moment 500 têtes. C’est vraiment une activité rentable», a-t-il reconnu. Les groupements d’éleveurs maîtrisent bien la conduite d’élevage dont le suivi sanitaire et l’alimentation de leur cheptel, selon leurs dires. Toutefois, ces groupements s’efforcent de développer leur autonomie pour devenir plus professionnels dans le métier.
Niveau de vie. Par ailleurs, de nombreux membres de FIMPIA ont connu une nette amélioration de leur niveau de vie en l’espace de quelques années. « Certains exploitants agricoles familiaux ont pu acquérir des appareils électro-ménagers tandis que d’autres ont pu acheter des meubles. Nous pouvons également payer les écolages et les droits d’inscription pour scolariser nos enfants dans des écoles privées. Nous avons pu aussi investir dans la riziculture, ou la culture de manioc et acheter des bœufs. A titre d’illustration, j’ai pu acquérir dix zébus en trois ans. Mais l’insécurité constitue un facteur entravant le développement de nos activités dans la région d’Ihorombe. Nous demandons ainsi à ce que l’Etat prenne des mesures drastiques contre les Dahalo», a soulevé Rajomalahy Gilbert.
Navalona R.
