Le projet de traçabilité des bovidés suit son chemin. Les éleveurs prennent de plus en plus conscience de la nécessité du système et s’impliquent davantage pour accélérer son effectivité.
Un grand pas de plus vient d’être franchi lors de la mission réalisée par la Direction Générale de l’Élevage dans les deux principales régions cibles du projet que sont l’Androy et l’Anosy.
Renforcement de capacité
Il s’agit d’une mission destinée notamment au renforcement de capacité des acteurs impliqués dans ce nouveau système de traçabilité mais également pour intensifier la sensibilisation des autorités locales et de la population sur son adoption. L’atelier qui s’est tenu dans le district d’Ambovombe a été l’un des points forts de cette mission. Axé sur l’amélioration de la gouvernance de la filière bovine, cet atelier est d’une importance particulière pour les acteurs du secteur. C’était en effet une occasion de recueillir les propositions de toutes les parties prenantes mais également d’avancer les pistes d’amélioration de la campagne de sensibilisation pour le succès de la réforme de la filière bovine. Le Gouverneur de la région Androy, Soja Lahimaro a déclaré sur ce point, qu’il est très utile de respecter les textes en vigueur régissant le secteur de l’élevage, en invitant les élus ainsi que les autorités locales à veiller à leur application. « Nous appelons à la solidarité de toutes les autorités compétentes, à discuter de la réforme et à entreprendre les rectifications nécessaires si besoin pour pouvoir avancer », a-t-il souligné. Le vétérinaire sanitaire Gustave Manase Zafinandriamaronjaka qui se charge de la commune d’Isoanala, dans la région Anosy conforte cette importance de l’implication des élus locaux. Il admet qu’il est très difficile pour un vétérinaire sanitaire seul de sensibiliser les éleveurs. « Exposer les avantages de la réforme aux élus ou encore aux gendarmes pour que ces derniers les exposent à leur tour aux éleveurs est plus convaincant. Et cette stratégie a marché, amenant un fort engouement des éleveurs d’Isoanala à adopter le nouveau système d’identification et de traçabilité recourant à l’utilisation des boucles électroniques infalsifiables », a-t-il expliqué.
Meilleure compréhension
Cet atelier de renforcement de capacité des acteurs de la filière bovine a par ailleurs eu le mérite d’avoir permis aux autorités locales, d’avoir une meilleure compréhension de ce nouveau système ainsi que l’appropriation des textes régissant ce secteur. C’était notamment le cas à Betroka. « Participer à cet atelier nous a permis de connaître les avantages de ce nouveau système. Ses avantages dans l’identification et la traçabilité de nos bovins ou encore sa contribution dans la lutte contre l’insécurité nous serviront à mieux convaincre les éleveurs à l’adopter. Et c’est très important pour nos 22 communes qui vivent principalement de l’élevage et de l’agriculture », a soutenu Emmanuelle Razafindravao, adjointe du chef de district de Betroka.
Démonstrations
La délégation de la DGE ne s’est pas contentée de ce renforcement de capacité. Elle est aussi passée à l’acte en procédant à des démonstrations et des opérations de bouclage. Une manière de démontrer à tous ces acteurs, le fonctionnement de ce nouveau système d’identification et de traçabilité mais également d’évaluer le temps nécessaire pour l’atteinte des objectifs de bouclage fixés cette année. Et le bilan était plutôt satisfaisant avec plus de 50 boucles posées en une demi-journée dans une seule commune. Mieux pour la région Androy dont notamment pour le district d’Ambovombe, 100 boucles ont été posées, soit le double de la prévision initiale. Ce qui a permis à la DGE de planifier la pose d’au moins 50 boucles par jour par commune, soit entre 200 à 300 boucles à poser par semaine. Pour les cinq mois à venir, la prévision fait état de 52 275 pour ces deux régions. Pour Anosy, 14 075 boucles sont à poser sur les bovins dans le district de Betroka, 7 975 boucles dans le district d’Amboasary Sud et 6 700 boucles à Taolagnaro. Pour Androy, 7 925 boucles sont à poser à Bekily, 7 050 à Ambovombe, 4 350 à Beloha et 4 200 à Tsihombe.
R.Edmond