Les réformes se suivent pour la filière bovine. La prochaine étape, probablement la plus importante sera la levée partielle de l’exportation de zébu.
La viande de zébu de Madagascar sera-t-elle de nouveau sur les étals des marchés européens ? L’espoir est permis avec l’initiative prise par les autorités en vue de la levée partielle de l’exportation de zébu, suspendue, rappelons-le en 2019 pour des raisons de lutte contre les vols de bovidés et de protection du cheptel.
Concertation inclusive
La première étape de ce processus de reprise des exportations des bovidés a été franchie à travers un atelier de concertation de tous les acteurs de la filière, qui s’est déroulé, la semaine dernière au Carlton Anosy. L’atelier d’élaboration du projet de décret portant sur la levée partielle de l’interdiction d’exportation de zébus a vu la participation de toutes les parties impliquées dans la filière bovine, dont des représentants de l’administration comme ceux du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation ou encore le Secrétariat d’Etat chargé de la Gendarmerie. « Comme il s’agit d’une concertation inclusive, des représentants du secteur privé ont également participé activement à cet atelier dont l’objectif était de rassembler toutes ces parties prenantes pour apporter leurs réflexions, expériences et leurs savoirs dans l’élaboration de ce projet de décret », a expliqué le directeur général de l’Élevage, Tsiry Andriamahatola Lezoma.
Progressive
Cette reprise se fera d’une manière progressive puisque le projet de décret de levée de l’interdiction des exportations portera tout d’abord la viande bovine et non pas encore le zébu sur pied. Une étape qui concrétise les efforts de L’État malgache en matière de réformes de la filière bovine. On rappelle en effet qu’avec l’appui des partenaires techniques et financiers l’administration a déjà entrepris d’importantes réformes, notamment en matière de structuration, de rehaussement de la conformité du cheptel et de gestion de la santé et de la sécurité des animaux. Durant l’atelier, tous les acteurs se sont concertés sur les balises juridiques ainsi que les mesures d’accompagnement nécessaires afin de préserver le cheptel national. Le profil des opérateurs autorisés à exporter a été également sujet de débat durant cet atelier qui a, par ailleurs, examiné le volet de la traçabilité. Laquelle constitue une option capitale dans la mesure où les viandes bovines destinées à l’exportation doivent être issues d’animaux identifiés électroniquement et enregistrés dans la base de données centrale du ministère en charge de l’Élevage. Les questions relatives aux abattoirs d’exportation de viandes agréés ou encore le quota d’exportation ont également été abordés. « Nous avons travaillé sur les préalables et les conditions nécessaires pour pouvoir exporter selon les normes internationales les viandes bovines. Nous préparons à l’avance le nouveau processus d’exportation, mais c’est à l’Etat de prendre la décision finale avec les conditions et préalables que nous avons défini durant l’atelier », a précisé le DGE Tsiry Andriamahatola Lezoma. L’Exécutif s’achemine ainsi vers son objectif de doter le pays d’un secteur d’élevage compétitif et durable, capable d’assurer la sécurité alimentaire de la population et de conquérir les marchés d’exportation.
R.Edmond.