Tout est bien qui finit peut-être bien pour le camp du président Ahmad, qui a raflé sur tous les tableaux les dernières élections au sein des ligues.
Si Giscard Andriano remporte haut la main la ligue de Vatovavy Fitovinany, Maman’i Gan gagne logiquement celle de la Haute-Matsiatra ; et pas plus tard qu’hier, Désiré Rakotoarimino s’est imposé à Tsiroanomandidy malgré cette contestation des perdants, qui ont relevé de nombreuses irrégularités au nez et à la barbe de la Directrice fédérale des Sports, Rosa Rakotozafy. Elle n’a certes pas validé mais elle n’a pas non plus dit oui. Et selon le principe de « qui ne dit mot consent », on a bien peur que les élections de Bongolava soient validées. Ce qui constitue un danger, car le clan rival entend ne pas en rester là et ne pas saisir non plus la CAF et la FIFA, qui sont à l’origine de ce remake sans la moindre base juridique, mais bien le Tribunal Arbitral des Sports.
Pas de quitus. Il n’empêche, les faits sont là. Les hommes de Briand Andrianirina, à qui Ahmad avait offert tout son soutien, sont tous là. Pire, ce clan crie déjà victoire pour les élections du 3 novembre sans se soucier du fait que l’histoire risque de se répéter. Faut-il rappeler que les deux hommes ont tout fait pour que les présidents des ligues ne donnent pas le quitus à Doda Andriamiasasoa. On parlerait – le conditionnel est de mise – d’« indemnités » qui auraient été versées à quelques-uns mais le résultat est cette écrasante victoire de 20 sur 22 en faveur du président par intérim. Et quand l’un des présidents qui avait dit non se trouve aujourd’hui à la place de candidat, on se demande ce qui reste.
On ne peut jurer de rien sur les élections du 3 novembre. Toutefois, une incursion dans le milieu montre qu’il y a deux hommes qui sortent du lot. Et si ce n’est pas Doda Andriamiasasoa aux petits soins avec les présidents des ligues, et ce, depuis toujours, c’est donc Arizaka Rabekoto Raoul qui a tout pour plaire et à qui il n’a pas manqué grand-chose pour battre Ahmad en 2010 à Fianarantsoa. Sans l’aide de Doda Andriamiasasoa, qui est parvenu à inverser la tendance la veille des élections, Ahmad était battu.
Visionnaire. Maintenant qu’Ahmad n’est plus là, il suffirait à Raoul Arizaka Rabekoto de reconquérir les mêmes présidents des ligues pour parvenir à ses fins.Il a prouvé par CNaPS Sport interposée qu’il est capable de construire des infrastructures de premier choix à Vontovorona, montrant par la même occasion qu’il a l’étoffe d’un visionnaire, car sans son flair, on se serait planté pour la tenue du match contre la Guinée Equatoriale. Si on y ajoute son aura sur le plan international, où il est très à l’aise dans les négociations, on peut être sûr qu’il ferait un bon président.
Mieux, s’il décide du jour au lendemain de travailler avec Doda Andriamiasasoa, alors les élections risquent de n’être qu’une formalité. A eux deux, ils formeront le tandem idéal, voire complémentaire. Reste à voir qui veut prendre la place du calife…
Clément RABARY