Le président Honoré Rakotomanana persiste et signe. Il n’a pas encore reçu de demande de levée de l’immunité parlementaire du sénateur Lylison René et la Chambre Haute est donc dans l’impossibilité d’examiner cette demande que le procureur aurait déposée. Apparemment, chaque camp se renvoie la balle car personne ne veut provoquer l’irréparable.
Force doit rester à la loi
Celui qui est l’un des chefs de file du MAPAR ne semble pas prêt de se livrer aux forces de l’ordre. Ses anciens coéquipiers paraissent d’ailleurs peu empressés de le rechercher car jusqu’à présent aucun mandat d’arrêt n’a été lancé contre lui. La justice, quant à elle, affirme vouloir accélérer la procédure, mais avoue son impuissance tant que le Sénat n’aura pas levé l’immunité parlementaire de ce parlementaire à la forte personnalité. Certains observateurs avancent que les membres du bureau permanent de la Chambre Haute préfèrent adopter une attitude très neutre et ne voudraient pas adopter une attitude tranchée. La majorité est pourtant acquise au régime, mais cette affaire pourrait devenir très dommageable si une décision, dans un sens ou dans l’autre, était prise. Le sénateur Lylison, pour l’instant, reste bien caché et garde le silence. Cela n’arrange pas du tout le pouvoir qui voudrait se débarrasser de cette épineuse affaire. Dans le contexte actuel, on ne peut pas prévoir ses conséquences. Le malaise qui règne dans la capitale ne présage rien de bon. La population ne se préoccupe guère de cette fête nationale qui va être célébrée dans une vingtaine de jours. Durant ce laps de temps, la situation peut très vite évoluer, que ce soit en bien ou en mal. Les déclarations du président de la République qui visent toutes à faire baisser une tension palpable montrent que la situation est critique. Les autorités devront tôt ou tard prendre une décision pour clarifier une situation qui est malsaine. Chacun devra agir résolument pour que force reste à la loi. C’est à cette condition que la sérénité sera retrouvée.
Patrice RABE