En quelque sorte, les troupes de l’Emmofar dirigés par le Général Florens Rakotomahanina ont failli à leur mission.
Après l’attentat meurtrier qui s’est produit à Mahamasina, des têtes risquent de tomber au niveau de la Hiérarchie des forces de l’ordre. En effet, même si les responsables étatiques tentent de renvoyer la responsabilité sur le dos de l’opposition, nul n’ignore que cette attaque aurait bien pu être évitée si l’Armée, la Gendarmerie et la Police nationale avaient fait preuve de rigueur dans l’accomplissement de leur mission. Faut-il rappeler qu’au tout début du mois de juin, le Commandant de la Circonscription Interrégionale de la Gendarmerie d’Analamanga (CIRGN), le Général Florens Rakotomahanina a déclaré : « d’après les renseignements reçus par nos éléments, des individus malintentionnés préparent un attentat lors du défilé militaire du 26 juin à Mahamasina. Ils sont déjà localisés et nous connaissons leur identité ». Vendredi dernier, c’est-à-dire, deux jours avant la fête de l’indépendance, cet Officier Général a encore repris les mêmes propos. La question est alors de savoir, si les auteurs de cet acte odieux ont déjà été identifiés à l’avance, pourquoi aucune arrestation n’a été effectuée, ne serait-ce que pour éviter leur passage à l’acte. Par ailleurs, d’après les témoignages reçus auprès des blessés, tous ceux qui ont assisté au podium à Mahamasina ont dû passer trois fouilles corporelles minutieuses. Comment se fait-il alors qu’une bombe artisanale bourrée de billes a quand même pu être introduite au devant de la scène, à quelques mètres seulement de l’estrade. Quelles que soient les excuses avancées par les hauts responsables au sein des Forces de l’ordre, l’inefficacité des mesures de sécurité utilisées est à signaler.
Coups de feu. En quelque sorte, les troupes du Général Florens Rakotomahanina ont failli à leur mission. D’autant plus que si l’on se réfère aux témoignages des victimes, après l’explosion, des coups de feu ont été entendus. Pour l’heure, l’on ignore la provenance de ces coups de feu. L’enquête en cours révèlera certainement des informations précises à ce sujet. Quoiqu’il en soit, toutes ces informations accusent les forces de l’ordre qui sont les seuls individus aptes à manipuler ce genre d’explosif. Pour éviter que ce genre de tuerie ne se reproduise notamment en cette période où le pays se prépare à accueillir le Sommet de la Francophonie, le président Hery Rajaonarimampianina devrait faire preuve de fermeté. Certes, il a déjà annoncé que les auteurs de cet attentat seront sanctionnés sévèrement. Toutefois, les citoyens s’attendent à ce que les responsables qui ont failli à leur mission soient également punis. D’autant plus que cet attentat survient une semaine seulement après l’attaque des « dahalo » qui a fait 31 morts à Beroroha. Tous ceux qui ont été impliqués de près ou de loin dans cette affaire, depuis les donneurs d’ordre jusqu’aux simples exécutants devraient également payer. L’on s’attend donc à une vague de limogeages au niveau des forces de l’ordre. Cette pratique est d’ailleurs courante dans tous les pays démocratiques du monde. Ce sera aussi un moyen pour le Chef de l’Etat d’exprimer sa compassion envers les familles des victimes. Sinon, la réalité risquerait de confirmer la constatation des opposants qui reprochent aux tenants du régime d’être derrière cet attentat.
Davis R