La hausse de 100 ariary du prix du ticket de taxi-be va être effective ce matin. La majorité des coopératives de l’UCTU a décidé de ne pas reculer l’échéance malgré son impact sur des usagers pour la plupart peu fortunés. Nul ne connaît les conséquences de ce nouveau tarif qui est difficilement supportable pour une population en état de survie.
Frictions probables entre usagers et receveurs
Les coopératives avaient à plusieurs reprises déjà annoncé cette hausse qu’elles jugeaient nécessaires pour pouvoir supporter le coût des frais d’entretien de leurs voitures et arriver à limiter l’impact du prix du gasoil. La vive réaction des usagers et l’intervention des pouvoirs publics les avaient obligées à renoncer à l’appliquer. Elles avaient demandé à l’Etat le versement de subventions, refusées d’ailleurs par ce dernier. Maintenant, la majorité d’entre elles a décidé de franchir le Rubicon et de camper sur leur position, ce malgré la baisse du prix du gasoil constaté à la fin de la semaine dernière. Cette prise de position n’est pas unanime puisque certains taxi-be vont maintenir les frais de transport à 400 ariary. Le communiqué du ministère de tutelle se dédouane de cette décision prise sans consultation et semble d’ailleurs prévenir de ses conséquences. Les usagers n’ont pas élevé la voix depuis samedi dernier, mais on sent quand même un certain mécontentement dans les bus de la capitale. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit d’un sacrifice insupportable car la part prise dans leur budget par le transport va beaucoup augmenter. Pour une famille de cinq personnes, débourser plusieurs centaines voire un ou deux milliers d’ariary en plus tous les jours. La grogne devrait s’installer sur certaines lignes et des débordements peuvent même avoir lieu si les receveurs demeurent inflexibles. Certaines personnes affirment vouloir boycotter les taxi-be appliquant le nouveau tarif et parlent de faire leur trajet à pied.
Patrice RABE
