
A l’issue de deux ans de mise en œuvre du projet MEVA- un projet de promotion des droits de la Femme- les droits de la Femme sont mieux respectés, dans quatre communes du Sud- Est et du Sud-Ouest.
Quatre communes à savoir : la commune d’Ambila à Manakara, la commune d’Ivato, district de Vohipena dans la région de Manakara, celle de Soamanova district de Vaingaindrano dans la région du Sud-Est et enfin celle de Sakaraha dans le district de Sakaraha dans la région du Sud-Ouest. Le projet a été mis en œuvre grâce au partenariat tripartite d’ONG locales et du partenariat technique et financier de l’Union européenne et du Programme des Nations unies pour le Développement. L’une des réalisations les plus louables du projet réside dans le fait qu’il ait réussi à mobiliser les communautés concernées dans leur intégralité, c’est-à-dire autant les femmes que les hommes, les simples membres de la communauté comme les autorités traditionnelles les « lonake ». Ainsi des avancées notoires ont été constatées en ce qui concerne le respect des droits de la Femme dans ces régions, notamment en ce qui concerne la succession et l’héritage, la participation effective aux prises de décision. La protection effective en cas de violences basées sur le genre (vbg), et une nette diminution de celles-ci de la part des hommes, qu’ils s’agissent de vbg physiques ou psychologiques.
Témoignages. En marge de la cérémonie de clôture du projet MEVA ( Miara-mientana ho an’ny vehivavy antsika) ( Mobilisons-nous ensemble pour la promotion de la Femme) hier au Le Pavé Antaninarenina, un lonake de la commune de Sakaraha a fait part de ses perceptions personnelles : « Désormais, une nette évolution des mentalités et des pratiques a été constatée. Le combat n’est pas gagné à 100% certes, mais un grand pas a été franchi. Notamment en raison de la prise de conscience chez la gent masculine que la promotion de la Femme n’est pas seulement un avantage pour Elle, mais qu’elle garantit également une société plus harmonieuse, une plus grande justice sociale. Si auparavant, les femmes étaient murées ou se muraient dans leur silence lors des réunions, ce n’est plus le cas désormais. Avant les femmes n’avaient pas droit à l’héritage, cette pratique profondément inégalitaire est désormais révolue ». Une voix féminine cette fois-ci, celle de la présidente de l’association des femmes du Sakaraha : « Nous nous réjouissons le plus de l’accès de la majorité des femmes à l’indépendance financière par la promotion des activités agricoles génératrices de revenus (qui collent mieux au contexte local) et de la diminution des VBG perpétrées par les hommes. Toutefois, nous aurions aimé que le TAZ ou Trano Aro Zo (Centre d’écoute et de conseil juridique à l’endroit des femmes victimes de VBG) soit entretenu et fonctionnel chez nous. Nous n’aurions pas non plus dit non, à une extension de la durée du projet MEVA, bien que nous nous réjouissons déjà du progrès accompli ».
Luz Razafimbelo