Sitôt nommés, les trois nouveaux ministres ont assisté hier à leur premier Conseil des ministres.
Un simulacre de remaniement. C’est ainsi que les observateurs considèrent le changement de membres du gouvernement apporté hier par le président Hery Rajaonarimampianina. Le changement concerne seulement quatre départements. Trois nouveaux ministres viennent d’adhérer à l’équipe dirigée par le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana. Il s’agit de Rasoloelison Lantoniaina, nommé à la tête du ministère de l’Eau, de l’Energie et des Hydrocarbures, d’Harry Laurent Rahajason alias Rolly Mercia qui fait son retour au ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions et du Général Randriamahavalisoa Razafindramaitso Girard nommé secrétaire d’Etat à la Gendarmerie. Une restructuration a également été apportée au niveau du département dirigé par Barry Emmanuel Rafatrolaza. C’est désormais un secrétariat d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères en charge de la Coopération et du Développement. En somme, trois ministres ont quitté le gouvernement. Il s’agit de Roland Ravatomanga, ministre de l’Eau et de l’Assainissement ; Vonison Andrianjato, ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions ; et Paza Didier Gérard, Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie. Le Secrétaire général de la Présidence de la République, le Général Ralala Roger qui a lu le décret n°2017-262 relatif à ce remaniement gouvernemental n’a pas évoqué les motifs de leur limogeage.
Museler. Ayant occupé le poste d’Administrateur délégué de la JIRAMA avant cette nomination, Rasoloelison Lantoniaina, connu et reconnu comme étant un vrai technicien, revêt en quelque sorte le costume de « super ministre ». De lourdes tâches l’attendent à son nouveau poste pour ce retour au sein du gouvernement. « Come back » également d’Harry Laurent Rahajason dans l’équipe gouvernementale. Plus d’un estime qu’il a été nommé de nouveau à ce poste pour mieux museler la presse proche de l’opposition en brandissant notamment des lettres de mise en demeure. Bon nombre d’observateurs voient en cette nouvelle formation gouvernementale, « une équipe de combat électoral » mise en place par le régime HVM pour préparer la présidentielle de 2018. Avec le retour au ministère de la Communication d’un des artisans du « tolona » de 2009, les « zanak’i Dada » pourraient mettre une croix sur la réouverture de la station MBS.
Provocation. Quel est l’objectif de ce remaniement partiel ? C’est la question que se posent bon nombre d’analystes qui y voient une véritable provocation venant des tenants du régime. En effet, contre toute attente, aucun des membres du gouvernement pointés du doigt dans l’affaire Claudine Razaimamonjy n’a été remplacé. Au contraire, les ministres ayant joué un rôle dans l’ « évasion organisée » de la propriétaire de l’hôtel « A&C » conservent tous leurs « seza ». Certainement, cette décision ne satisfera ni l’opinion publique, ni la communauté internationale. Lors de sa descente hier matin à l’Ecole Primaire Publique d’Andrefan’Ambohijanahary, le président Hery Rajaonarimampianina a déjà préparé l’opinion en insistant sur l’importance de la souveraineté nationale. On attend désormais la réaction de l’ancien président Marc Ravalomanana qui a toujours exprimé son soutien au régime HVM même si désormais, il n’y a plus de pro-Ravalo au sein du gouvernement. Comme d’habitude, les CV des ministres nouvellement nommés n’ont pas été rendus public par les services de la Présidence pourtant si prompts à communiquer pour moins que ça.
Davis R