
La perspective d’un débat au parlement autour de deux sujets épineux du moment, la hausse des prix des denrées alimentaires et la recrudescence de l’insécurité, se dessine à la lumière du fil conducteur des récentes actions entreprises par le gouvernement.
La flambée des prix des produits de première nécessité peut-elle être stoppée ? Une problématique que le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Consommation prend à bras-le-corps depuis août dernier. Car la réalité, presque dans toute l’île, a alerté le gouvernement mais n’échappe pas non plus à la vigilance des élus. Le jour de l’annonce par le président de la République de l’arrivée des cargaisons de PPN, le ministère d’Edgard Razafindravahy a planifié la descente des agents de son département sur les marchés pour contrôler les prix affichés par les commerçants. 477 contrôleurs et commissaires du commerce vont ainsi quitter Ambohidahy pour rejoindre les marchés des quatres coins du pays d’ici peu. Il ne s’agit pas, cette fois-ci, d’une simple opération de routine de contrôle, mais la mobilisation aura pour objectif de remonter sur les prix à la consommation afin de pouvoir repérer, selon une source concordante, les origines de la fluctuation.
Prix de référence. La hausse des prix à la consommation concernant les denrées alimentaires affecte sérieusement la bourse des ménages. L’Etat, qui est fortement sollicité dans la conjoncture, compte alors faire peser de tout son poids pour faire baisser la tendance. Dès son entrée en fonction, Edgard Razafindravahy, qui sera en charge du dossier au sein du gouvernement, a promis des prix de références pour les PPN et travaille d’arrache-pieds dans ce sens. A présent, son département de l’Industrie, du Commerce et de la Consommation ne s’attarde pas à se mobiliser avec ses agents qui vont mouiller leur chemise pour rendre effectif le recul. En effet, la hausse sera particulièrement scrutée dans cette initiative et un retrait sur les prix est attendu. D’autres mesures vont également intervenir, a-t-on indiqué, pour juguler le rebond et parvenir à la stabilisation des prix sur le marché. A l’instar de ces cargaisons de denrées qui vont arriver, selon le président de la République, à bord de 20 bateaux.
Ras-le-bol. L’insécurité connaît également une flambée. En milieu urbain, le banditisme fait la part belle dans les publications sur les réseaux sociaux et le ras-le-bol d’une partie de l’opinion commence à se ressentir. Dans les zones rurales, le signalement est relayé par les élus. A Tsiroanomandidy, un député a confié que la situation sécuritaire dans cette zone classée rouge est inquiétante. Le premier ministre, lors de la réunion de l’organisme mixte de conception national, avant-hier à Mahazoarivo, a affirmé la recrudescence du fléau. Une descente nocturne des hauts responsables de la Sécurité publique, de la Défense Nationale et de la Gendarmerie, mardi soir, annonce que la situation est préoccupante pour l’exécutif. Le gouvernement promet ainsi des mesures et sollicite « la synergie des acteurs, notamment les autorités administratives, les élus et la communauté » pour lutter « efficacement » contre la grande délinquance.
Circulation des armes. Les élus non plus ne seront pas indifférents à la recrudescence de l’insécurité. Et le sujet interviendra au parlement d’ici quelques semaines, a-t-on entendu des indiscrétions des élus. Lors des séances de face-à-face entre les députés et le gouvernement, l’insécurité est un sujet récurrent aux sessions ordinaires du parlement. Mais cette fois-ci, elle risque d’occuper une part importante de l’agenda de l’oral de l’exécutif, programmé à mi-parcours de la session qui s’ouvrira en octobre. A quelques semaines de la rencontre, certains élus s’arment déjà de batteries d’arguments qu’ils comptent dégainer devant les membres du gouvernement pour résoudre les problèmes d’insécurité en milieu rural. Pour le député Harson Raholijaona, « il est nécessaire de se pencher sérieusement sur le renforcement du contrôle de la circulation des armes à feu détenues par les civils si on compte résoudre le problème d’insécurité ». Aussi, il importe de « responsabiliser également les fokontany pour gérer localement la sécurité et procéder, à cet effet, à leur élection » poursuit-il.
Rija R.