
Ce n’est pas fini ! Après la manifestation du 26 janvier dernier, les étudiants à l’Université du Nord de Madagascar n’ont pas baissé les bras. « Le combat continue ! »
Hier à 10 heures 30, une sonorisation a résonné au campus universitaire d’Antsiranana. « La bourse, le départ des forces de l’ordre du campus universitaire, la libération de nos amis emprisonnés, la réhabilitation des infrastructures du campus universitaire… », telles sont les revendications des étudiants. Près de deux cents universitaires ont manifesté. Ils se sont regroupés vers 11 heures 15. Immédiatement, les éléments des forces de l’ordre leur ont ordonnéd’éteindre la sonorisation « pour ne pas perturber certains étudiants qui passent leurs examens » mais les jeunes manifestants ont refusé. Résultat, trois arrestations. Ces derniers feront l’objet d’une enquête au camp de la gendarmerie d’Antsiranana.
Divergence. Selon les étudiants, ils ont effectué une grève pacifique « on ne nous a jamais écoutés ! Les autorités font la sourde oreille … Nous n’avons pas d’armes. Pourtant, cela fait un mois qu’on nous envoie des hommes armés pour nous faire taire. Nous en avons assez. Ici c’est une Université mais pas un camp militaire. On se sent oppressé. Nous voulons que ces hommes en treillis partent», a clamé un étudiant. Les éléments des forces de l’ordre ne voyaient pas la situation sous cet angle. Selon eux, ces étudiants grévistes perturbaient leurs camarades en période d’examen. « Nous allons rester ici jusqu’à ce que tout se calme. Notre devoir est de garantir l’ordre », a affirmé l’un d’entre eux. Dès lors, la tension monte! Le dialogue de sourds s’installe.
Même si la ville d’Antsiranana est affaiblie, elle est agitée ces derniers temps. La cherté de la vie, la crise sanitaire, le problème d’eau sont les sources d’irritation des habitants en général et des étudiants en particulier. Ces derniers sont les porte-voix de la ville puisqu’ils disent à voix haute les problèmes que subissent les habitants locaux, voire le problème du pays qui ne cesse de dégringoler depuis deux ans.
Iss Heridiny