
Le dérangement a encore régné à Ankatso, car les étudiants se sont de nouveau mis en grève.
Comme ils ont affirmé vers la fin de la semaine dernière, les étudiants de l’université d’Antananarivo ont procédé à leur grève hier, dans la matinée. C’est toujours à cause de l’inexistence des cours depuis presque deux mois, suite à la grève générale du Syndicat des enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur (SECES) qui n’a fait que trop durer. Mais cette fois-ci, ils ont d’abord effectué une tentative de négociation auprès des forces de l’ordre. « C’est non. Aucun d’entre vous n’a le droit d’effectuer des manifestations sur la voie publique sans avoir reçu une autorisation de la part de la préfecture de police », a lancé avec fermeté le Gal Florens Rakotomahanina, présent sur les lieux. Trop mécontents, ils ont fini par refaire les mêmes agissements lors de chacune de leurs grèves : des cris et surtout des jets de pierres. En se regroupant donc à l’intérieur de l’enceinte, ils ont pris d’assaut les commerçants près du terminus de la ligne 119. Ces derniers ont du fermer leurs portes sur le champ, par peur de casses. Pareillement pour les transporteurs qui n’ont pas eu d’autres choix que de trouver rapidement un autre endroit pour stationner. Ainsi, le dérangement a encore gagné Ankatso. Face aux nombreux jets de pierres des grévistes, les forces de l’ordre ont fini par contre-offenser, en lançant à plusieurs reprises des bombes lacrymogènes.
Mercenaire ? Vers 11 h, un étudiant trop audacieux faisant partie des manifestants a fait un geste qu’il a dû regretter. En quittant ses camarades, il a tenté de rejoindre les journalistes pour une interview. Ces derniers se tenaient un peu à l’écart, par peur de se blesser. Mais avant même d’avoir pu atteindre son objectif, l’étudiant en question a été giflé et tabassé par les éléments des forces de l’ordre avant d’avoir été immédiatement amené pour subir une enquête. Il a ainsi fait l’objet d’une interpellation. Une situation qui n’a fait qu’augmenter une fois de plus la colère des manifestants. Les manifestations ont ainsi pris de l’ampleur. Et le Gal Florens Rakotomahanina affirme que celui qui a été interpellé n’est même pas un vrai étudiant. Mais qui est-il alors, encore un mercenaire ?
Retards. Vu que la grève du Seces ne prend pas encore fin, l’année blanche est toujours à craindre. Car faut-il rappeler que normalement, les activités pédagogiques à Ankatso devront s’achever avant la fin de ce mois. Ce qui devrait ainsi permettre aux responsables de l’université de s’occuper librement du bon déroulement du baccalauréat. Et c’est là le problème, surtout que le début des corrections du bac général est prévu pour aujourd’hui. Et jusqu’ici, nul ne sait encore si les membres de ce syndicat vont y prendre part, ou pas. Dans le pire des cas, non seulement les corrections risquent de prendre du retard, mais également la publication des résultats de cet examen officiel. Quid de la prochaine rentrée universitaire pour les futures premières années.
Arnaud R.