
Deux présumés membres d’une association de malfaiteurs qui ne sont autres que les fils du président de l’Eglise luthérienne de Soatanana sont placés en garde à vue. Les fidèles ont effectué un sit-in devant le tribunal de Fianarantsoa pour revendiquer leur libération et ils ont été relâchés dans la journée même
Détention arbitraire ! C’est ainsi que les fidèles et les « Mpiandry » de l’Eglise luthérienne qualifient l’arrestation et la garde à vue des deux fils du président de l’Eglise luthérienne de Soatanana. Ils se sont attroupés devant le tribunal pour réclamer la libération des fils du président national de l’église qui ont été retenus à la gendarmerie. Les devants du tribunal de Fianarantsoa ont été marqués par le blanc immaculé des croyants qui y ont manifesté. Reconnaissable à leurs habits, les adeptes de l’église se sont munis de banderoles où on pouvait lire « libérez nos fidèles » ou encore « nous contestons l’abus de pouvoir de la gendarmerie d’ Isorana ».
Relâchés. Les deux suspects ont été relâchés après la réunion de l’Organe mixte de conception (OMC) pour apaiser les tensions. Comme l’enquête est toujours en cours, et que d’autres arrestations devraient encore avoir lieu, le procès a été ajourné. Des compléments d’information et des explications ont été fournis aux manifestants par rapport à l’affaire, conduisant à un climat d’apaisement hier. On ne connaît cependant pas encore la date du procès. Les deux frères sont inculpés pour association de malfaiteurs, l’enquête est encore en cours.
Flou. A titre de rappel, ces deux présumés bandits ont été convoqués par la gendarmerie d’Isorana jeudi dernier. Ils ont été, à cette occasion, accusés d’être des dahalo et complices de ces derniers. Une fois l’enquête effectuée, ils devraient être déférés au parquet le samedi matin, mais aucun procès n’a eu lieu en l’absence de partie plaignante. Dans la soirée du samedi, les accusés ont été conduits par la gendarmerie à Morafeno, un fokontany où vivait leur cadet. Une fois sur place, le fokonolona a été réuni pour témoigner du bien-fondé de l’accusation qui pèse sur ces deux hommes. Pas moins de 300 signatures ont été déposées pour attester de l’innocence des accusés et confirmer qu’ils sont en fait des religieux. L’affaire devrait être jugée mardi dernier, mais toujours en l’absence de parties plaignantes et de témoins, les accusés ont été relâchés. Cependant, ils ont été interpellés par la gendarmerie sur le chemin du retour pour être mis au « violon ». La manifestation a donc été initiée par le fait que cette détention de la gendarmerie ait lieu après la disculpation du tribunal et le flou qui plane autour de cette affaire.
Narindra Rakotobe