
SAMBESOA est un des dispositifs d’accompagnement du programme Fiavota initié par le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme afin d’aider la population du Sud. Pour être plus précis, il s’agit d’une association villageoise d’épargne et de crédit composée d’une vingtaine de personnes et qui a vu le jour le 25 octobre 2018 dans le fokontany d’Anjahamahavelo à Ifotaka.
Les conditions de vie dans le grand sud de Madagascar n’est plus à présenter, une grande partie de cette population survit avec si peu de moyens, soit 1000 ariary par jour pour certains foyers. Mais lors d’une descente sur terrain le 11 juillet 2019 dans le cadre du programme « Fiavota », on a pu constater que les gens qui y vivent fournissent déjà des efforts pour améliorer leur situation. Dans la commune d’Ifotaka située dans le district d’Amboasary Sud, nous avons rencontré un groupe de villageois en pleine réunion. L’objet de ce regroupement ? Cotiser pour le compte de l’épargne du village, une organisation totalement indépendante de tout organisme financier. De quoi prouver la volonté de ces personnes à gérer leur vie mais surtout à l’améliorer.
Fonctionnement. Le fonctionnement de cette association d’épargne est très simple. Tout d’abord, les membres sont des gens du village, « tous les membres ont à peu près le même état d’esprit, sages et désireux d’avancer dans la vie » nous a expliqué l’agent villageois et secrétaire de SAMBESOA, Odile. Toujours selon cette dernière « c’est toujours compliqué d’intégrer des personnes qui aiment semer la pagaille dans une association où il est question d’argent ». Puis, au sujet de la cotisation, l’association organise une réunion chaque semaine, l’occasion pour tous les membres de verser leur cotisation de 2500 ariary (Omby dimy dans le langage du Sud). « Parfois, certaines personnes ne parviennent pas à payer les 2500 ariary ; mais ce n’est pas vraiment un souci parce que la somme qu’elle recevra lors du partage des parts à la fin du cycle de 52 semaines sera en fonction de sa cotisation. » a expliqué Olive. Les 22 femmes et 3 hommes membres de l’association peuvent donc à tout moment emprunter dans cette caisse d’épargne villageoise. Et si jamais, il n’y avait pas assez d’argent dans la petite valise, la priorité serait accordée à la personne qui projetterait d’investir dans une activité commerciale. Ou bien, si trancher est vraiment difficile, les demandeurs peuvent se partager l’argent, c’est-à-dire obtenir un prêt équivalant à la moitié de la somme restante dans la caisse dans le cas de deux personnes.
Les avantages d’une telle association. Les personnes membres sont plutôt satisfaites d’après leurs explications : « J’ai pu lancer mon commerce de bonbons et de biscuits grâce à mon adhésion à cette Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC) » nous a lancé la trésorière de l’association.
L’aide du FID. Il est difficile de croire que ces villageois aient eux-mêmes l’idée de monter une telle entreprise. En effet, derrière tout ce petit rouage, on peut citer le Fonds d’Intervention pour le Développement (FID) qui a proposé son aide à ce village d’Ifotaka mais aussi à deux autres sites situés dans le Sud du pays. La formation, l’organisation mais également l’allocation de quelques outils de base viennent donc du FID. Et bien évidemment, comme il s’agit d’un programme d’accompagnement du programme « Fiavota », on peut se douter que le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Protection de la femme, la Banque mondiale, UNICEF, Organisation Nationale de Nutrition, BNGRC, Programme Alimentaire Mondial sont tous d’importants acteurs dans la mise en place de l’AVEC.
Anja RANDRIAMAHEFA