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samedi, avril 20, 2024
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HAJA RANJARIVO : « J’ai été victime d’une attaque personnelle »

Haja Ranjarivo, participant à une conférence sur les droits d’auteur au Maroc.
Haja Ranjarivo, participant à une conférence sur les droits d’auteur au Maroc.

L’affaire « OMDA » (Office Malgache du Droit d’auteur) avait défrayé la chronique, ces derniers temps. La ministre, désormais ex-ministre de la Culture et de l’Artisanat, Brigitte Rasamoelina, est nommée sénateur par le président de la République. Haja Ranjarivo, l’ancien directeur de l’OMDA limogé par la ministre, se retrouve sans portefeuille. Il continuera toutefois à œuvrer pour l’épanouissement des artistes, selon ses dires. Interview.

Midi Madagasikara : Pour rappel, comment êtes-vous devenu directeur de l’OMDA ?

Haja Ranjarivo : En 2002, j’ai été proposé par des artistes. La raison en est simple. Terminant mes études de gestion à la Faculté DEGS, j’avais choisi le marketing musical comme axe de ma mémoire. J’ai effectué mon stage au sein de l’OMDA et ce fut le début de mon parcours. Recruté en tant que chef de service financier et administratif, puis chef de service de la documentation et de la répartition, je me suis spécialisé dans le domaine du droit d’auteur et des droits voisins. Et j’ai suivi plusieurs conférences et formations à l’étranger dont à l’Université Paris Dauphine, en France, mais aussi en Suisse, en Belgique et aux Etats-Unis. J’ai aussi assisté à des ateliers dans d’autres pays dont notamment en Afrique.

M.M. : Quels projets avez-vous alors réalisés depuis ?

H.R. : Les réalisations étaient basées sur deux principes : la sécurité sociale des auteurs et la promotion artistique. Je vous citerai juste quelques réalisations et innovations que mon équipe et moi avons pu apporter. Nous avons initié le système de retraite pour les artistes et les usagers du domaine de la culture, mis en place l’éducation artistique, les représentants dans les régions, et le système de hologramme. Nous avons organisé la formation des professionnels de la musique et les rencontres internationales des créateurs musicaux avec la participation de 17 pays. Nous avons aussi effectué des campagnes de sensibilisation dans les chefs-lieux de province et les régions et beaucoup amélioré le système de perception des droits dont la mise en place du « mobile banking ».

M.M. : Mais quelle a alors été la véritable raison de votre limogeage ?

H.R. : Ma perception est que je me sentais victime d’une attaque personnelle sans fondement. Il y a eu ce détournement de fonds à Toamasina, au sein de l’OMDA régional. Une faille découverte grâce au système de contrôle que nous avons commencé pour améliorer la perception des droits. Les suspects étaient étrangement protégés en haut lieu, avec une certaine forme de népotisme organisé. Mon limogeage a été même devenu le « défi » de la première responsable du ministère. Pour ma part, j’aurais voulu qu’on saisisse l’inspection générale de l’Etat pour l’audit et je souhaite toujours que cette entité puisse faire son travail concernant l’OMDA. La vérité se saura. La diffamation dont j’ai été victime avait un impact sur les usagers car cela a freiné leur motivation de payer les droits d’auteur. 90% du fonctionnement de l’OMDA sont financés par les droits collectés. Cela veut dire que l’Office est devenu, au fil des années, une sorte de société d’auteurs comme dans les pays développés. En comparaison avec tous les autres organismes rattachés de l’Etat qui vivent de subventions, l’OMDA s’en est bien sorti. C’est pour cela que l’Office a été maintes fois félicité sur le plan international.

M.M. : Qu’allez-vous devenir ?

H.R. : Je suis actuellement sans portefeuille. Mais je suis toujours prêt à occuper un autre poste. Je remercie tous les ministres qui m’ont fait confiance. Je continuerai à œuvrer pour l’épanouissement de la culture et des artistes. Je m’enrichirai toujours des connaissances en matière de droit d’auteur. Car étant responsable, on devrait être capable de démontrer que la culture a un impact sur le développement du pays. Je suis fier d’avoir rehaussé le niveau de l’OMDA à tel point que les artistes, eux-mêmes, étant sûrs de mon intégrité, ont cotisé pour payer mes avocats. J’émets le vœu pour l’OMDA qu’il ne soit jamais politisé.

Propos recueillis par Hanitra R.

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