
Le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, est candidat à sa propre succession. L’annonce a été officialisée, hier, et son dossier de candidature a été déposé auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) dans la même journée d’hier.
Et vlan ! Comme il fallait s’y attendre, le chef de l’Etat se lance également dans la course à la magistrature suprême. Hier, lors de la cérémonie « Fisandratana » à l’Hôtel Colbert, vers 14h05 où il a commencé à prendre la parole, Hery Rajaonarimampianina – sollicité par ses pairs du HVM (Hery Vaovaon’i Madagasikara) et des autres partis politiques qui le soutiennent – a mis fin au suspense, en déclarant être « candidat à la présidentielle ». Ce, après trente minutes d’intervention, ou plutôt trente minutes de satisfecit qui a plu aux barons du parti au pouvoir et à ses supporters. En effet, les discours successifs ont mis en exergue les prétendues réalisations du chef de l’Etat dans tout Madagascar. Mais Hery Rajaonarimampianina a reconnu que des efforts restent à faire nonobstant les « zava-bita » claironnés par l’ancienne ministre de la population Onitiana Realy, la sénatrice et présidente du parti « Ampela Manao Politika » Brigitte Rasamoelina, le représentant de la plateforme « Voromahery », Avoko Rakotoarijaona et le sénateur, Mamitiana Fabergé.
Candidature déposée. Le président de la République n’a pas attendu longtemps pour déposer son dossier de candidature. Son mandataire, en la personne du secrétaire général du parti HVM, Rachid Mohamed accompagné du conseiller spécial, Jaobarison Randrianarivony se sont déplacés à la HCC, au milieu de la cérémonie « Fisandratana » ; donc avant l’annonce officielle de Hery Rajaonarimampianina, pour déposer le dossier de candidature de ce dernier. Jusqu’à l’heure où nous écrivons, il est donc, le 14e candidat enregistré à la HCC.
7 septembre. Après cette annonce, et comme l’impose l’article 46 de la Constitution, le président qui est candidat à sa propre succession va démissionner le 7 septembre ; soit 60 jours avant le premier tour, qui se tiendra le 7 novembre prochain. Et d’après les dispositions de l’alinéa 2 du même article, c’est le président du Sénat qui va assurer l’intérim du président de la République, jusqu’à l’investiture du nouveau président de la République. Par conséquent, il incombe à Rivo Rakotovao d’assumer les « attributions présidentielles courantes » en attendant l’investiture du nouveau chef d’Etat en question.
HVM. Lors de l’annonce de sa candidature, Hery Rajaonarimampianina n’a pas mentionné le parti sous les couleurs duquel il se présente. Mais dans une interview qu’il a accordée brièvement aux journalistes, il a affirmé : « Plusieurs partis politiques et groupements de partis politiques me soutiennent dans cette course, à part le HVM. Il n’y a aucun problème si je me présente en tant que HVM ou autre ». Mais sur le site de la Hcc, c’est effectivement le Hvm qui présente Hery Rajaonarimampianina à la présidentielle.
« Fisandratana ». A la recherche d’un second mandat, le chef de l’Etat a appelé à la collaboration de tous pour la mise en œuvre de sa vision, le « Fisandratana » et exige à ce que chacun « protège » – pour reprendre ses termes – les acquis et les réalisations. « Il est vraiment facile de détruire ce qu’on a bâti ou de critiquer. Mais il est très difficile de construire ou de reconstruire. Je signale, au passage, que refonder le pays requiert beaucoup de temps et pour cela, je tends la main à chacun de vous pour marcher avec moi dans l’accomplissement de cette mission », conclut Hery Rajaonarimampianina.
Aina Bovel