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samedi, juin 21, 2025
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High-5 de la BAD : Similitude parfaite avec les priorités de Madagascar

La délégation malgache, avec le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina.
La délégation malgache, avec le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina.

Madagascar sera parmi les pays privilégiés par la BAD, si l’on se réfère à la concordance des 5 priorités de l’institution avec le Plan National des Investissements de la Grande-île, présenté à Iavoloha en fin mars 2016.

 Transformer l’Afrique ! C’est le défi fixé par le Groupe de la Banque Africaine de Développement pour les dix années à venir, d’après la vision stratégique présentée par son président Akinwumi Adesina, aux Assemblées Annuelles, à Lusaka Zambie. En effet, les fameux High-5 ou les cinq grandes priorités de cette institution, vont certainement transformer l’Afrique, avec les efforts et les fonds prévus dans ce cadre. Parmi ces priorités figure l’agriculture sur laquelle le Gouvernement malgache mise beaucoup, d’après le ministre des Finances et du Budget, actuellement chef de la délégation malgache à Lusaka, Gervais Rakotoarimanana. « Comme Madagascar est un pays à vocation agricole, nous devons tirer profit de cette coopération avec la BAD pour avoir des financements afin de booster notre économie », a-t-il indiqué. L’énergie est également dans les High-5 et fait même le thème principal des Assemblées annuelles 2016. « Nous savons qu’aucun développement ne peut se faire sans énergie et que l’on ne peut pas créer des emplois dans l’obscurité. Seulement 15% des malgaches ont accès à l’électricité. Ce taux doit impérativement être amélioré. Certes, la résolution du problème d’énergie est incontournable dans le processus de développement du pays. Cela nous permettra également de mieux préserver l’environnement en réduisant l’utilisation de charbon de bois et des bois de chauffe », a noté le chef de la délégation malgache.

Réformes. L’industrialisation est la troisième priorité des secteurs financés par la BAD. A noter que l’Etat Malagasy procède aujourd’hui à l’amélioration de ses ressources internes, par la formalisation des activités informelles. Malgré ces efforts, le taux de pression fiscale, aux environs de 10%, reste faible par rapport à ceux des autres pays. Cela ne permet même  pas de financer nos priorités, si l’on ne cite que les services pour la santé, l’éducation et les infrastructures, d’après le ministre des Finances et du Budget. « 60% de nos recettes sont encore dédiés aux dépenses de fonctionnement. Pour améliorer les recettes, l’Etat favorise les appuis aux PME, afin d’avoir un secteur privé dynamique. Il  y a également des efforts pour le renforcement de capacités et l’adéquation formations-emplois, pour renforcer le capital humain. Aujourd’hui, le Gouvernement prend des mesures pour appuyer les opérateurs locaux. Nous voulons également attirer les investisseurs étrangers, mais cela concerne surtout les grands investissements. En bref, des réformes sont en cours de mise en œuvre, pour l’amélioration de l’environnement des affaires », a-t-il indiqué.

Commerce. L’intégration régionale est le quatrième point des High-5 de la BAD. En effet, l’enjeu est grand sur le commerce international. « Nous devons tirer profit de nos adhésions aux organisations régionales car des cotisations sont payées. L’objectif est surtout d’exporter nos produits dans ces zones », ont noté les membres de la délégation malgache à Lusaka. Enfin, la cinquième priorité concerne l’amélioration des conditions de vie des ménages. Bref, toutes ces priorités sont évoquées dans le Programme National de Développement de Madagascar, une coïncidence qui devrait faciliter l’obtention de financements auprès de la BAD.

Assemblées annuelles de la BAD : 7 rencontres de coopération pour la délégation malgache

La facilitation de prêts et les nouveaux partenariats sont les principales cibles de la délégation malgache, durant les Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD), qui se déroulent actuellement à Lusaka, en Zambie. Lors d’une rencontre avec la délégation, lundi dernier, l’Eximbank de l’Inde a évoqué de futures coopérations ainsi que la possibilité de bénéficier de dons et de conditions favorables de prêts. Ce même jour, le Gouvernement malgache a pu signer l’obtention d’une avance de 1,1 million USD pour la préparation du projet « Entreprenariat des jeunes dans l’agriculture et l’agro-industrie ». Ensuite, suivait la rencontre avec l’ALSF (Facilité africaine de soutien juridique), concernant les secteurs potentiels pour les futures interventions, ainsi que la coopération, aujourd’hui en cours, sur l’appui dans le secteur du pétrole. Le Fonds OPEP pour le Développement International et le Fonds Koweitien pour le Développement Economique en Afrique ont également affirmé leur volonté de poursuivre la coopération avec Madagascar. De son côté, la délégation française présente aux assemblées a axé les discussions sur les perspectives macroéconomiques de Madagascar, ainsi que sur les projets aujourd’hui en cours avec l’AFD (Agence française de développement). Enfin, la Direction en charge de Madagascar à la BAD a profité de l’occasion pour passer en revue le portefeuille de la BAD pour Madagascar et définir les priorités et les besoins de la Grande-île, pour le prochain Document de Stratégie Pays. A noter que la délégation malgache est conduite par le ministre Gervais Rakotoarimanana, accompagné par le ministre Roland Ravatomanga, le directeur de la Dette Publique Haingotiana Liliane Rajemisa, ainsi que de Jeanine Ravaoarisoa, conseillère technique au sein du ministère des Finances et du Budget.

Antsa R. (Lusaka Zambie)

Le ministre Gervais Rakotoarimanana, chef de la délégation malgache à Lusaka Zambie.
Le ministre Gervais Rakotoarimanana, chef de la délégation malgache à Lusaka Zambie.

Gervais Rakotoarimanana : « La BAD veut intensifier ses appuis pour Madagascar »

 Une délégation de la Banque Africaine de Développement est attendue à Madagascar, en juillet prochain. Cette institution veut intervenir plus, pour le développement du pays, selon le ministre des Finances et du Budget (MFB), également gouverneur de la BAD pour Madagascar, Gervais Rakotoarimanana. Interview.

 

Midi Madagasikara (MM). Le Gouvernement malgache a pu obtenir un financement dès le premier jour des Assemblées annuelles de la BAD. Quelle en est la raison ?

MFB. Nous venons de signer un autre accord de prêt la semaine dernière. Pour celui que vous évoquez, c’est la BAD qui a demandé à faire cette signature ici même. Il était temps car le secteur de l’agriculture figure parmi les priorités de la BAD et également de Madagascar. En effet, il s’agit d’appui à l’entreprenariat pour les jeunes, afin de promouvoir la production agricole et le développement rural. Le projet en question vise à accroitre la production et améliorer la chaîne de valeur agricole depuis la production jusqu’à la commercialisation en passant par la transformation. Cela permet de créer des emplois pour nos jeunes qui représentent 50% de la population. Ce financement va faciliter la préparation des projets des jeunes. Mais nous allons également voir l’entreprenariat pour les femmes. Il faut dire que la coopération avec la BAD est aujourd’hui très intense et s’améliore davantage. Depuis ma prise de fonction au ministère, nous avons signé 8 accords de prêts et de dons avec cette institution ; soit en moyenne, un accord de financement conclu tous les deux mois. Et cela se poursuit encore.

MM. : De nouveaux projets seront-ils donc lancés ?

MFB. Pour l’agriculture, nous avons déjà le PROJERMO (Projet Jeunes Entreprises Rurales dans le Moyen-Ouest), mis en œuvre dans deux régions de Madagascar. Ce projet a pour objectif d’améliorer la chaîne de valeur, pour que les jeunes puissent entreprendre après leurs études. Nous devons faire en sorte que l’Agriculture soit un vrai business, et non plus un moyen de subsistance. Nous avons le marché régional avec la SADC et le COMESA pour exporter. Saisir cette opportunité offre plus de revenu et de création de richesses. Il ne faut pas se limiter au marché local. Par ailleurs, tout cela sera, en premier lieu, au bénéfice de l’économie rurale.

MM. : La BAD met à disposition 12 milliards USD pour l’énergie en Afrique. Pourrions-nous espérer avoir une partie de ce fonds ?

MFB. Nos secteurs prioritaires coïncident avec ceux de la BAD. Donc, l’énergie ne sera pas la seule à être financée. Nous allons négocier pour avoir des financements dans tous les secteurs des High 5. Nous avons le Plan national des Investissements présenté récemment. La BAD pourra financer plusieurs projets dans le cadre de ce plan.

MM. : Jusqu’ici, quel bilan pouvez-vous faire de la participation de Madagascar à ces Assemblées annuelles ?

MFB. Il est aujourd’hui clair que la BAD est prête à accompagner Madagascar pour sortir de la pauvreté. Son engagement est profond et nous avons des signes concrets. D’ailleurs, cette institution était toujours présente même en temps de crise, mais elle compte encore aujourd’hui intensifier ses interventions pour Madagascar. Un simple exemple dans le sud, nous avons des problèmes graves de pauvreté, d’insécurité, de sécheresses. Il faut des solutions pérennes. Et ce partenariat nous aidera sur ce point.

Recueillis par Antsa R. (Lusaka)

Table ronde de haut niveau, aux assemblées annuelles de la BAD.
Table ronde de haut niveau, aux assemblées annuelles de la BAD.

Création d’emplois : Une urgence selon les dirigeants des pays d’Afrique

Des emplois pour les jeunes Africains ! C’est l’intitulé de la table ronde de haut niveau qui s’est tenue mardi dernier dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD, à Lusaka. Les décideurs politiques et chefs d’entreprises ont reconnu que la création d’emplois est désormais une urgence. En effet, 3 millions d’emplois par an sont créés dans l’ensemble des pays africains, alors que 10 à 12 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail, pour la même période. « Nous devons prendre conscience de l’urgence qu’il y a à traiter la question du chômage. Je ne le répéterai jamais assez », a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina, au cours des débats.  Pour lui, il faut investir dans le développement des compétences. « Il ne s’agit pas de diplômes, ce ne sont que des étiquettes. Je parle de compétences », a-t-il précisé. Participant à la table ronde, Carlos Lopes, le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a quant à lui souligné la nécessité de revoir intégralement les politiques éducatives en Afrique. Toute réforme de l’éducation doit répondre aux besoins de l’économie et du marché du travail, a-t-il argué. En bref, les dirigeants présents à cette table ronde veulent miser sur l’agriculture, l’industrie et les TIC, pour réduire le chômage et le sous-emploi.

Antsa R. (Lusaka)

 

 

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