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vendredi, avril 19, 2024
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Histoire : Du « mitady ny very » aux grands oubliés de la littérature malgache

Ny Avana Ramanantoanina, écrivain et génie sous–côté, fer de lance du patriotisme littéraire malgache.

Le génie de la littérature malgache regorge de noms et d’oubliés, des zones d’ombre, surtout coloniales, affectent encore l’historiographie littéraire malgache. Ny Avana, Ramambason, Rainizanabololona… les patriotes délaissés.

Ils sont nombreux à avoir été des sous-côtés, pire encore, des oubliés de l’histoire de la littérature malgache. Ny Avana Ramanantoanina (1891-1940) devrait être placé au firmament du panthéon de la littérature malgache. D’abord, il est né dans un Madagascar encore libre et il est décédé dans un pays menotté par la colonisation. Dans la littérature urbaine, Ny Avana Ramanantoanina a fait de l’occupation française sa « niche éditoriale ». Des artistes de la génération de Fidimalala, compagnon de sérénade de Barijaona, rappellent encore que les pères grondaient les jeunes voulant s’inspirer ou lire du Ny Avana Ramanantoanina, par peur de finir en prison. A 14 ans, le génie avait déjà cette flamme du patriotisme dans sa plume. Pour certains, c’est une raison pour laquelle, les auteurs plus proches des occupants ont été avantagés par les semblants de politique culturelle qui se sont succédé dans le pays.

Dans le registre des auteurs oubliés, Ramambason (1909–2001) est à mettre dans le peloton de tête. Cependant, son talent égalise celui de Jean Joseph Rabearivelo. Poète, protestant et homme politique appartenant au Parti des Désherités de Madagascar (Padesm) en tant que secrétaire général. Le patrimoine laissé par ce grand homme de la littérature malgache comporte des poésies « philosophiques » parfois empreintes d’amertume. Témoin de l’Histoire, grâce à lui, la tuerie entre Malgaches de mars 1947 rappelle aussi les oublis de l’Histoire. Des dizaines de membres du Padesm ont, par ricochet, vécu la violence de la quête de liberté des Malgaches face aux occupants et racistes français. Un extrait en mémoire de ses compagnons est baigné de cette force et de la beauté de la douleur. « Sans rancune, pourtant ! (Ce serait une tâche à cette piété qui permet le pardon !)/Sans rancune et sans haine, apprenons, ô Malgaches/À vénérer ces morts ! À compléter leur don/Par la fidélité : Tâchons que leur mémoire/Unisse tous nos cœurs et reste dans l’Histoire ! ».

Le pasteur Rajaonary, homme d’Église, penseur et poète.

Le grand déni de l’histoire littéraire malgache a fait les frais des grands auteurs-poètes de la période « Mitady ny very ». Période lancée par le trio Jean Joseph Rabearivelo (1901-1937), Charles Rajoelisolo (1896-1968) et Ny Avana Ramanantoanina. Précédée par des artistes des mots comme le pasteur Rajaonary (1850-1902), peu de documentations ont été faites à leur sujet. Ce pasteur est peu cité mais son travail aurait pu émoustiller tout ethnomusicologue. Le pionnier des poésies patriotiques, Justin Rainizanabololona. Les universitaires tels Solotiana Nirhy-Lanto Ramamonjisoa ou Ny Hasina Ratsimbazafy sont les rares à avoir effectué des recherches sur ces hommes de lettres oubliés. Leur point commun, bien qu’une génération sépare certains, était l’amour de la patrie. Ce qui pouvait aussi apporter plus de fièvre et d’inspiration à leurs œuvres. Ce sont également des engagés politiques, des journalistes et aussi des amateurs de la « vie ». Si alcool, bonne chère, fille, théatre, nuits blanches et parfois drogues étaient leur compagnon de route. D’autres étaient plutôt accrocs à la bible et à la croix. Des vrais « rockstars » et des révolutionnaires de leur temps, en quelque sorte.

Maminirina Rado

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