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dimanche, juin 15, 2025
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Histoire : Venance Manifatra, icône inconnue de sa localité

L’œuvre du peintre Riflaudi, en hommage à Venance Manifatra.

Le 18 mai dernier a eu lieu la célébration du 45ème de l’école catholique SEVEMA (Sekoly Venance Manifatra) à Ambanja. Diverses activités ont animé la capitale de Sambirano en guise d’hommage à un grand homme de la Grande-Île.

Venance Manifatra, le prêtre jésuite a lutté pour Madagascar contre la colonisation française au début des années 1910. Né à Nosy-Be le 18 mai 1862, décédé en 1926, cet homme a poursuivi ses études en théologie à Antananarivo, ensuite à La Réunion, avant de devenir enseignant à Fianarantsoa et à Tamatave. Son nom figure dans les livres scolaires. Pourtant, rares sont ceux qui le connaissent dans sa région natale, excepté les étudiants de la SEVEMA.

Effectivement, cet officiant catholique, après la lutte acharnée contre l’installation française dans le nord-ouest du pays menée par ses ancêtres sakalava, a pris le relai, mais d’une manière assez subtile. Ayant l’opportunité d’enseigner dans les établissements des régions précédemment citées, il aurait inculqué dans l’esprit de ses disciples l’amour de la patrie. Comme son contemporain Jean Ralaimongo,  Venance Manifatra a contribué à façonner la nation malgache. Pourtant, peu de gens parlent de ses actions dans le nord. Son portrait mériterait d’être mis en valeur dans les lieux culturels locaux, comme  l’Université d’Antsiranana.

Le récit historique des élites locales reste peu mis en avant dans la mémoire collective, sans doute en raison de son ancienneté. Néanmoins, la connaissance du passé s’avère une arme efficace pour vaincre l’actuelle adversité. Retenir la date de la création de VVS et les noms de ses cofondateurs ne suffit pas. Même si cette époque est révolue, l’histoire de ces arrière-grands-pères sert toujours de repère. Alors, omettre le travail fourni par ce curé « mahery fo » serait une grave omission pour la mémoire collective.

Dans le dictionnaire biographique des chrétiens d’Afrique, Raymond Duval écrit : « c’était un travailleur infatigable doué d’une vaste culture et d’un grand sens artistique. Il se livrait à des travaux de traduction et composait des articles. Il a écrit en malgache plusieurs nouvelles réunies dans une brochure très appréciée intitulée “Atsy ary.” Excellent musicien, très sollicité comme directeur de chant, il composa un bon nombre de cantiques malgaches qui vinrent enrichir le catalogue des cantiques alors en usage dans les églises ». Érudit et talentueux, père Manifatra est une figure encore méconnue dans sa région!

Iss Heridiny

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