
Le président du Sénat a fait part de son intention de rencontrer le ministre de la Justice pour discuter sur le plan juridique et judiciaire du cas du sénateur Lylison René.
Ce sera un face-à-face placé sous le signe des retrouvailles entre le maître et l’élève, car Honoré Rakotomanana était le professeur de Droit Pénal Spécial (DPS) et de Procédure pénale de Charles Andriamiseza à l’Institut d’Etudes Judiciaires (IEJ) à Ankatso. Au chapitre des crimes et délits contre la sûreté intérieure de l’Etat que d’aucuns voudraient inculper le bouillant colonel devenu sénateur, le maître avait expliqué que « pour que l’infraction soit constituée, il faut qu’il y ait proposition de former un complot, la proposition dont il s’agit suppose un objet déterminé, un projet arrêté à l’avance ».
Passions politiques. Selon toujours le maître, « les propos vagues, les désirs des passions politiques, les menaces même ne suffiraient pas pour la caractériser. Par ailleurs, cette proposition doit être précise, formelle, directe, chercher des adhérents et des complices, contenir des plans, indiquer des moyens d’exécution et être nettement exprimée de former un complot pour arriver aux crimes mentionnés par la loi ». L’appel à une ville morte ainsi que le fait de brûler des pneus et/ou d’ériger des barrages comme le font les syndicalistes et les agriculteurs en France, caractérisent-ils l’infraction ? Une chose est sûre, l’élève devenu depuis magistrat de premier grade a sans doute appliqué et retenu les cours de DPS du maître. L’élève a-t-il dépassé le maître ? En tout cas, en sa qualité de ministre de la Justice, Charles Andriamiseza est le supérieur hiérarchique du parquet. En d’autres termes, il est le …maître de la poursuite, même s’il est lui-même soumis à un nouveau maître.
R. O