A l’instar de Christine Razanamahasoa qui a été délogée hier de sa résidence à Amparibe, Houssen Abdallah est un magistrat de premier grade, un ex- ministre de la Justice et un membre actuel de l’Assemblée nationale. « Elle est aussi et surtout un ancien chef d’Institution car elle avait été élue démocratiquement présidente de l’Assemblée nationale avant d’être destituée dans les conditions que l’on sait par la HCC », rappelle le député élu à Soalala. Profondément indigné par l’expulsion manu militari d’un membre de la représentation nationale. « Ce n’est quand même pas n’importe qui », plaide-t-il. Avant d’enchaîner que « ne serait-ce qu’en sa qualité de mère de famille, on n’aurait pas dû lui faire subir cela ». Et de témoigner sa solidarité à l’endroit de l’élue d’Ambatofinandrahana tout en exprimant à cette dernière ses encouragements et sa sympathie. « Je condamne pareil traitement humiliant et humainement dégradant », déclare-t-il.
Principes et valeurs. « Nous sommes dans un Etat qui est en train de glisser vers la dictature », déplore-t-il. En se référant au passage à la Constitution qui garantit les droits fondamentaux de chaque individu et consacre « l’instauration d’un Etat de droit, ainsi que les principes fondamentaux traditionnels basés sur le ‘fanahy malagasy’ qui comprend « ny fitiavana, ny fifanajàna, ny fitandroana ny aina » et privilégiant un cadre de vie permettant un « vivre ensemble » sans distinction de région, d’origine, d’ethnie, de religion, d’opinion politique ni de sexe ». Pour Houssen Abdallah, ce qui s’est passé hier à Amparibe est « une violation manifeste de tous ces principes et valeurs ». A son corps défendant de citer des noms, il (se) demande « pourquoi c’est seulement Christine Razanamahasoa qui a fait l’objet d’une telle mesure d’expulsion alors que d’ex-dirigeants continuent d’occuper indument leurs anciens logements de fonction ».
Propos recueillis par R.O