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vendredi, juin 13, 2025
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Hygiène menstruelle : En finir avec les tabous

Ces jeunes scoutes de Fanilon’i Madagasikara, très engagées dans les questions d’eau, assainissement et hygiène, sensibilisent sur l’hygiène menstruelle.
Ces jeunes scoutes de Fanilon’i Madagasikara, très engagées dans les questions d’eau, assainissement et hygiène, sensibilisent sur l’hygiène menstruelle.

Selon le Rapport spécial des Nations Unies sur le droit à l’eau et à l’assainissement, la menstruation est aussi une question de droit de l’Homme qui touche 26 % de la population féminine mondiale en âge de procréer.

 La menstruation demeure, dans bien des sociétés, un tabou. Madagascar ne fait pas exception car même la dénomination des menstruations, « fadim-bolana » (« fady », signifiant « tabou »), en est une parfaite illustration. Durant leurs règles, les femmes et les filles sont considérées comme « impures », pouvant parfois les mettre dans une situation d’isolement comme l’arrêt de l’école durant la période menstruelle ou l’impossibilité pour les femmes de participer à certaines activités de la vie quotidienne en raison des tabous associés à la menstruation. Il a longtemps été inculqué aux filles qu’elles ne devraient pas parler de « cela » avec autrui, encore moins avec les « olom-pady », comme leurs frères, leur père ou les personnes âgées. Au niveau des hommes également, il subsiste un certain blocage par rapport à « cela ». Un gène ou un refus face à tout ce qui concerne la question. Autant de raisons pour faire tomber les tabous, estiment les acteurs du secteur eau, hygiène et assainissement.

Préjudices. Ce tabou et ce silence ne sont pas sans conséquences sur la situation des filles et des femmes. Négligés, les éléments indispensables à la gestion de l’hygiène menstruelle leur font défaut et leur porte préjudice. L’eau propre et les produits de lavage pour assurer une bonne hygiène menstruelle ne sont pas accessibles à de nombreuses femmes et filles malgaches, notamment en milieu rural et dans les zones défavorisées. De même, elles ne disposent pas d’endroits adéquats, au foyer ou à l’école, leur permettant de gérer, avec dignité et dans l’intimité, les menstruations. Une situation discriminatoire par le simple fait d’être une fille ou une femme.

Phénomène naturel. La menstruation est, pourtant, un phénomène naturel qui ne devrait pas pénaliser les femmes et les filles. Car faute d’avoir été suffisamment informées, de nombreuses filles ignorent tout de la menstruation avant l’apparition de leurs premières règles. Résultat : des filles exposées à l’humiliation car se retrouvent avec une tache sur leur vêtement, parfois sans s’en rendre compte. Apprenant « sur le tas », elles restent encore peu informées des années après, sur ce qu’est réellement la menstruation, avec un risque de développer des maladies et autres infections. Par ailleurs, l’absentéisme scolaire forcé des filles durant leur période menstruelle, impacte sur leur scolarité.

JMHM. Au centre des attentions, ces dernières années, dans le secteur eau, assainissement et hygiène, l’hygiène menstruelle a, depuis 2014, « sa » journée mondiale : le 28 mai. Cette année, elle sera célébrée demain samedi. Rappelons qu’actuellement, 1 milliard et 250 millions de femmes et de filles dans le monde, vivent tous les mois, une période menstruelle sans disposer de structures ni d’un environnement leur permettant de la gérer de manière hygiénique et sans danger. La journée mondiale de l’hygiène menstruelle est une occasion de faire évoluer la situation dans la bonne direction et surtout, briser le silence, l’un des plus grands facteurs de blocage empêchant les femmes et les filles de jouir de leurs droits.

Hanitra R.

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