
Le gouvernement malgache, qui n’a jamais renoncé publiquement à ce cap, parviendra-t-il à arracher à la France la souveraineté sur les Îles Éparses ? Le second tour des discussions débute aujourd’hui à Paris pour aborder la question avec les autorités françaises toujours inflexibles.
Madagascar participera, ce lundi 30 juin à Paris, à la deuxième réunion de la Commission mixte France-Madagascar relative aux Îles Éparses. cette rencontre marque la reprise officielle des discussions entre les deux États après la première session tenue à Antananarivo en novembre 2019. Selon un communiqué du ministère malgache des Affaires étrangères, cette réunion témoigne de la continuité du dialogue entre Madagascar et la République française. Ce dialogue est présenté comme « fondé sur le respect mutuel, l’écoute et la recherche de solutions concertées entre les deux parties ».
Une délégation malgache renforcée
La délégation malgache sera conduite par la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata.Elle est accompagnée, entre autres, de Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’Économie bleue, de Djacoba Oliva Tehindrazanarivelo, ambassadeur auprès de l’ONU à Genève, et du vice-amiral Antoine de Padoue Ranaivoseheno, conseiller technique au ministère de l’Environnement. Tous ces membres avaient déjà participé à la première réunion de 2019.
D’autres personnalités viennent renforcer l’équipe. Dina Andriamaholy, secrétaire général adjoint de la Présidence, Harifera Elisa Rabemananjara, directrice générale de la Coopération internationale au ministère des Affaires étrangères, Hery Lisy Tiana Ranarijaona, directrice générale de la Recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur, et Lalatiana Henriette Rakotondrazafy, sénatrice, complètent la délégation. En revanche, On note l’absence remarquée de certaines personnalités présentes lors de la première rencontre, telles que , comme Christian Ntsay, Raymond Ranjeva ou Jean Edmond Randrianantenaina. cela en conséquence d’une recomposition politique et diplomatique. Côté français, la délégation sera dirigée par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et la réunion devrait débuter à 10h30, heure de Paris, selon la diplomatie française.
Restitution exclue
Sur le fond, la position de Madagascar en faveur de la restitution des Îles Éparses reste officielle. Toutefois, les autorités françaises persistent à écarter toute idée de transfert de souveraineté. La France défend la conservation de ces îles comme partie intégrante de son territoire, position réaffirmée par Emmanuel Macron lors de son déplacement à Antananarivo en avril dernier. Il a clairement exclu toute restitution, évoquant plutôt, sans le formaliser, une possible cogestion avec Madagascar.
La stratégie française sur le terrain
Le contexte diplomatique est d’autant plus délicat. Paris a consolidé sa présence sur les Îles Éparses en les dotant en 2021, notamment des Îles Glorieuses, du statut de réserve naturelle nationale. Une décision interprétée par nombre d’observateurs comme un acte de souveraineté renforcé au moment où Antananarivo réclamait leur rétrocession. Dans la continuité de cette stratégie, plusieurs appels à candidatures ont été lancés par le gouvernement français récemment. L’objectif est de recruter des techniciens en charge de programmes de conservation. on note celui de responsable du plan d’actions local IFRECOR ou le chef de projet pour la restauration des habitats lagunaires et de la flore de Juan de Nova, avec des prises de fonctions prévues dès août et septembre 2025 depuis La Réunion.
La composition de la délégation malgache, à dominante technico-administrative, laisse entrevoir la possibilité d’un assouplissement de la position officielle de Madagascar, qui pourrait s’orienter vers l’acceptation d’une cogestion, bien qu’aucune communication officielle ne l’ait, à ce stade, confirmé. Le dernier communiqué publié samedi par le ministère des Affaires étrangères reste muet sur la revendication historique de restitution, laissant planer le doute sur l’évolution de la stratégie malgache. Alors que la réunion s’ouvre sous le signe du dialogue, la question centrale demeure : ce dialogue permettra-t-il d’aboutir à un compromis respectueux des aspirations souveraines de Madagascar, ou consacrera-t-il la position inébranlable de la France sur un dossier sensible qui, depuis des décennies, cristallise tensions et malentendus ?
Rija R.
Une délégation de la honte montée de toutes pièces sans information publique à 48 h des négociations . Un manque de respect pour le peuple Malgache . Ensuite Be molotra n’a rien à faire dans la composition sauf peut être pour » se mettre sous la table » là bas . Une cogestion est un coup de poignard dans le dos des Malgaches parce qu’elle est incompatible avec la souveraineté préalable . Rainilainga est un vrai traitre à la nation parce qu’il a déjà capitulé face à Emmanuel Macron bien avant avec un accord sur la cogestion comme base de discussion !
Sans douter des capacités de nos missionnaires à négocier une co-gestion, n’aurait-il pas été plus judicieux de faire confirmer, avant toute chose, par l’ONU l’appartenance et la restitution par la France de ces îles à Madagascar?
La cogestion reste la meilleure chose à mettre en place pour ces Iles, surtout quant on vois l’état actuel de Madagascar, ne serait ce qu’en ce qui concerne l’environnement…
Déjà Madagascar a de la peine à entretenir son pays faute de moyens suffisants, et donc vu de l’extérieur nous ne pouvons croire qu’une restitution serait bénéfique, au contraire ce serait un vrai carnage comme le reste…
Le jugement de Pilatus
C’est une insulte au peuple Malgache . La France n’est pas mieux !
Face aux refus français, Madagascar décide d’interpeller l’ONU. Le ministre des Affaires étrangères envoie en 1976 un télégramme au secrétaire général des Nations unies, Kurt Waldheim, pour affirmer la souveraineté de Madagascar sur les îles Éparses de l’océan Indien et en 1979 des résolutions par l’OUA, le groupe des non-alignés et l’organe plénier des Nations unies recommandent à la France de restituer les îles à Madagascar ou du moins d’entamer des négociations en vue de leur réintégration. Entre-temps, Madagascar émet des protestations, le 21 mars 1978, lors de la création d’une ZEE en février et en fera de même avec l’instauration d’une ZEE de 200 milles en 1985. Ainsi la France refusera la restitution des îles, considérant que cette scission s’est effectuée avec l’accord du gouvernement malgache et du président Philibert Tsiranana. De plus, celles-ci n’ont jamais été habitées par des Malgaches.