Un parfum de morbide
L’insécurité dans la ville de Tuléar est montée au premier plan sur les réseaux sociaux, entre la frayeur des Tuléarois(es) et l’autodérision qui caractérise les internautes malgaches face à la situation dans le pays. Un « facebookeur » a ainsi signalé le danger qui guetterait une ou un étranger non averti, pensant profiter des nuits insomniaques de la cité du Soleil. « C’est dangereux entre 23h et 5h du matin aux heures du délestage ». À le croire, c’est pire que ce qui se passe dans des grandes villes comme Antananarivo. Il ne croit pas si bien dire, rien qu’hier dans la matinée un internaute a partagé l’expérience matinale de sa femme. Celle-ci a failli mourir au volant à cause d’un tir venu de nulle part. Meurtre gratuit, balle perdue, déstabilisation afin de créer la terreur collective pour faire oublier la pauvreté, mauvaise blague… toutes les spéculations ont plu sur les réseaux sociaux. Et surtout cette impression de vivre dans une ville sud-américaine sur le point d’être tenue par les Maras 18. Les documentaires sur ces gangs tatoués et ultra violents font froid dans le dos. Madagascar sent bon la mort et l’insécurité actuellement. Et s’il fallait regarder les choses en face et avouer que tout cela, cette perte de repères moraux, ces « dynamiques négatives » des mœurs, cette vampirisation sociale… ne sont que le fruit de l’extrême pauvreté à Madagascar.
Maminirina Rado
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