« On s’en fout »… « Mon mari a été abattu par les bandits d’un tir au niveau du cœur devant moi et mes deux enfants ». Tout cela pour 5 000 ariary. Cet acte ignoble aux milliers de réactions sur les réseaux sociaux, s’est déroulé la nuit du 27 septembre à Ambohijafy Tamatave. Le traumatisme des gosses soulève des inquiétudes. Mais ici à Madagascar, « on s’en fout ». Les coupures incessantes de l’électricité touchent les grandes villes, Tananarive, Diego Suarez,… mais « on s’en fout ». Trois militaires sont tués à Bekily par des « dahalo », des hommes de main, les gros poissons sont introuvables, mais « on s’en fout ». Les prix dans les épiceries et au marché sont exorbitants pour le panier de la ménagère, mais « on s’en fout ». Sur Facebook , il y a une odeur fraîche de mort, de drame, de pauvreté… chaque jour dans ce pays mais « on s’en fout ». Les contribuables paient leurs impôts, les routes nationales se transforment en « Camel Trophy », mais « on s’en fout ». Le tissu social se désintègre et les monstres sociaux font leur apparition, mais « on s’en fout ». Le nombre de sans-abris, de chômeurs… augmente chaque année, mais « on s’en fout ». Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde, mais « on s’en fout ». La grande question est « qui s’en fout ? ».
Maminirina Rado