77% des déchets de la capitale sont des déchets organiques. En collaboration avec la SAMVA et la Commune Urbaine d’Antananarivo, l’Institut de Métier de la Ville (IMV) lance un projet de valorisation des déchets organiques fermentescibles. Cela permettra de produire des compost. « Grâce à ce projet, nous allons pouvoir fournir des composts de bonne qualité aux agriculteurs urbains et peri-urbaines », annonce Benjamin Marka, chargé d’études Urbanisme de l’IMV. Actuellement, la plateforme de diffusion de l’agriculture urbaine regroupe plus de 10.000 bénéficiaires directs. À elle de souligner que « le compost issu des déchets organiques est un intrant nécessaire à la pratique de l’agriculture urbaine ». Ce programme agriculture urbaine a été présenté lors de la Conférence des Parties sur le changement climatique (COP21) qui s’est déroulée à Paris en décembre dernier et plusieurs grandes villes du Sud souhaitent développer ce programme. Effectivement, l’IMV et ses partenaires proposent des activités génératrices de revenus dans cette filière par la vente du compost. À noter qu’une étude de faisabilité sur la valorisation des déchets organiques a été faite en 2015-2016.
Création de 4 plateformes. L’IMV en partenariat avec Experts Solidaires, une association française et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), a mené une étude sur l’identification de diverses zones de production des déchets et sur leur caractérisation. Pour cette phase pilote du projet, 4 plateformes de compostage seront créées dans les zones où il y a le plus de déchets organiques. « Elles seront localisées sur le marché alimentaire de Mahamasina, à l’espace vert d’Andohalo, à la pépinière municipale d’Antanimena et au quartier précaire de Manjakaray », précise Benjamin Marka. Ce projet entre dans le cadre de l’assainissement de la ville d’Antananarivo. À elle de continuer que « il contribuera significativement à l’amélioration de la salubrité des quartiers car seuls 55% des ordures de la capitale sont ramassés ». Ce projet vise à améliorer la stratégie d’adaptation de la ville au changement climatique par la réduction des émissions de CO2 liés aux transports journaliers des déchets à la décharge, ou encore à la réduction de méthanisation produite par le dépôt d’ordures à proximité de la ville. Hier, lors de la présentation de ce projet, l’IMV a fait appel aux partenaires pour mettre en œuvre le projet.
Nirina Rasoanaivo