Après avoir annoncé ouvertement que le fameux « ni…ni… » ne s’appliquera plus en 2018, la représentante résidente du PNUD ou Programme des Nations Unies pour le Développement, Violette Kakyomya s’attire les foudres des politiciens qui remarquent une fois de plus une ingérence de la part de la communauté internationale dans la gestion des affaires étatiques internes du pays en général et dans le processus électoral malgache en particulier. Éric Rakotomanga, président du parti AKFM en est un et n’hésite pas à affirmer qu’« il y a d’ores et déjà un candidat de la communauté internationale que cette dernière veut soutenir ». Faut-il rappeler que selon les explications de Violette Kakyomya, le « ni…ni… » était seulement utilisé lors des élections présidentielles de 2013 et que l’on devait y recourir dans le cadre du processus de sortie de crise. Car au début, rappelons-le, l’on estimait que les principaux acteurs de la crise de 2009, à savoir Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, ne devraient pas participer à ces élections compte tenu de l’atmosphère très tendue de l’époque.
Stratégie. Eric Rakotomanga a également confié ses soucis par rapport à la commission électorale nationale indépendante (CENI). « Il est prouvé que les commissions électorales qui sont réparties dans toute l’Afrique sont mises sur pied pour justifier les résultats des scrutins manipulés par la communauté internationale pour mettre en place ceux qu’ils veulent voir diriger les pays concernés », a indiqué le président national de l’AKFM. Par ailleurs, ce dernier lit le contexte dans lequel s’établit la préélectorale comme étant un des aspects de la stratégie déployée par ladite communauté internationale. « Tout est question de stratégie. D’un côté, les dirigeants empêchent la tenue des manifestations publiques. D’un autre côté, les opposants veulent obtenir le pouvoir non pas par voie électorale, mais à travers les manifestations populaires », avertit-il. En tout cas, l’attention est focalisée sur la Ceni qui demeure encore très controversée jusqu’à maintenant.
Aina Bovel