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vendredi, mai 17, 2024
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Industrie du savon : « Halte à la tromperie », selon la Savonnerie Tropicale

La Savonnerie Tropicale affirme que l’industrie malgache du savon est compétitive par rapport aux importations, si la concurrence est loyale.

Guerre ouverte entre les producteurs locaux et les importateurs de bondillons de savon. Un rude bras de fer est engagé entre les deux parties depuis 2011, année où le droit de douane appliqué aux bondillons de savon a baissé à 10%, contre 20% auparavant. Ce genre de mesure favorisant les importations, par rapport à la production locale, tue l’économie et rendrait impossible une quelconque émergence économique, selon Thierry Ramaroson, directeur général de la Savonnerie Tropicale. Suite à une requête déposée par les industries locales à l’ANMCC (Autorité Nationale chargé des Mesures Correctives Commerciales), un droit ad valorem a été annoncé pour l’importation de bondillons de savon. « Nous avons réclamé cette mesure commerciale corrective depuis des années. Il est inconcevable de privilégier les importations par rapport à la production locale. Aucun pays ne fait ce genre de chose irrationnelle. Au contraire, ils protègent leurs industries. A Madagascar, les temps ont changé. Désormais, le pays recherche son émergence économique qui doit passer par l’industrie », a-t-il soutenu.

Trompe l’œil. Pour les producteurs locaux, les sociétés qui importent des bondillons ne sont que des pseudo-savonniers. « Ce ne sont pas des industriels qui créent de la valeur ajoutée significative. Ils importent du savon comme matière première et disent qu’ils fabriquent du savon comme produit fini. Qu’est-ce qui constitue la valeur ajoutée ? Ce qu’ils font c’est du conditionnement. Certains d’entre eux disposent de structures pour fabriquer des bondillons, mais ils préfèrent importer, car les importations sont privilégiées. Il faut souligner que ce qui se passe c’est la guerre des bondillons locaux contre les importés », a avancé le DG de la Savonnerie Tropicale.

Avantagées. D’après ses explications, les matières premières pour la production de bondillons de savon sont pénalisées, par rapport aux produits finis. « Nous payons des droits de 5% pour l’importation de nos matières premières comme l’huile végétale. La valeur retenue par la douane s’élève à 525USD par tonne. A ces droits s’ajoutent  les coûts de production, les différents frais et les autres impôts et taxes liés à la production. Et pourtant, du côté des importations de bondillons, il n’y a que ce droit de 10%, avec une valeur retenue par la douane fixée à 330USD par tonne. Comment se fait-il que la valeur en douane d’un produit fini soit plus élevée que celle d’une matière première ? Les règles du jeu étaient claires, lorsque nous avons commencé nos activités qui constituent une industrie de substitution aux importations. En 2011, on a changé ces règles sans concertation, pour favoriser les importations et éliminer la production locale », a évoqué le DG Thierry Ramaroson. En effet, l’importation de savon a nettement augmenté de 166%, depuis 2014. 80% de ces importations de savon se font sous forme de bondillons, réduisant ainsi la production locale de 35%.

Compétitivité. Selon ses dirigeants, la Savonnerie Tropicale n’exploite actuellement que 16% de sa capacité de production, à cause de la concurrence déloyale. Questionnée sur la compétitivité de ses produits, le directeur des ventes de la société, Henintsoa Henri Rakotomanga a affirmé que la Savonnerie Tropicale investit davantage pour améliorer ses produits. En effet, la société vient de lancer son nouveau produit « Kelly parfumé » dédié aux bébés, avec un design nouveau. « Nous avons toujours fait des investissements si je ne cite que ceux des 4 dernières années. De plus, les technologies les plus récentes dans le secteur du savon datent de 1970. Nous avons ces technologies récentes. Si la concurrence est loyale, si les importations ne sont pas avantagées au niveau du fisc et de la Douane, nous pouvons très bien concurrencer ces produits importés, au niveau de la qualité et au niveau des prix. Si avec la demande, nous arrivons à retrouver notre production annuelle de 2011, nos coûts baisseraient déjà de 15% », a expliqué le directeur des ventes, en martelant que l’industrie malgache du savon est très compétitive, dans la mesure où la concurrence soit loyale.

Lobbying. Plusieurs industries malgaches ont déjà coulé à cause des importations sauvages. Selon la Savonnerie Tropicale, ces importateurs ont une forte capacité de Lobbying. D’ailleurs, après une rencontre avec des représentants du Gouvernement, les dirigeants de ces entreprises importatrices vont de nouveau rencontrer les ministres concernés, ce jour. D’après les informations, le blocage pour l’application de la mesure corrective fixé par l’ANMCC se trouve actuellement au niveau du Ministère de l’Economie et des Finances. Néanmoins, les industries productrices de savon, espèrent que le Ministère du Commerce et de la Consommation sortira bientôt le Décret d’application des mesures correctives.

Antsa R.

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