Tous les secteurs d’activité, pouvant contribuer au développement socioéconomique de Madagascar sont liés aux infrastructures routières, selon les partenaires techniques et financiers. Ils soutiennent l’importance des investissements pour les routes.
Faciliter la mobilité et le commerce ! C’est l’objectif annoncé par les partenaires de développement, dans un communiqué conjoint, annonçant le lancement des travaux de réhabilitation des grands axes routiers à Madagascar. En effet, il s’agit de travaux financés par la République de Madagascar avec l’Union européenne, la BEI (Banque Européenne d’Investissement) et le Groupe de la BAD (Banque Africaine de Développement). « L’Union européenne a défini en 2021 la « Global Gateway » une nouvelle stratégie visant à développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier. La stratégie vise la réduction du déficit d’investissement au niveau mondial conformément à l’engagement, en juin 2021, des dirigeants du G7 de mettre en place un partenariat pour les infrastructures, axé sur les valeurs transparentes et avec un standard de normes élevées. Le paquet d’investissement facilitera la mobilité et le commerce en Afrique et entre l’Afrique et l’Europe au moyen de couloirs stratégiques en développant les infrastructures de transport plurinationales par le soutien aux investissements dans une connectivité durable, efficace et sûre entre les deux continents et en actualisant et harmonisant les cadres réglementaires », a soutenu l’Union Européenne, dans le communiqué. D’après les informations, c’est dans ce contexte que sont lancés les travaux de réhabilitation de la RN13 et de la RNT 12 A.
Modernisation. Pour la RN13, les travaux entre Ambovombe et Fort-Dauphin s’inscrivent dans le cadre du projet de modernisation du réseau routier de Madagascar, qui vise également la réhabilitation de la RN6 entre Antsiranana et Ambanja. Ce projet est financé à hauteur de 235,5 millions d’euros, grâce à une subvention de 116 millions d’euros de la Commission européenne, un prêt et des dons de 114,7 millions d’euros de la BEI, ainsi qu’un financement de la République de Madagascar de 4,8 millions d’euros. D’après les explications, le projet permettra la modernisation de 348 km de routes à Madagascar. À noter que le projet de construction de ces nouvelles liaisons routières comprend une assistance technique financée par l’Union européenne, en vue d’assurer des meilleures pratiques mondiales d’ingénierie environnementale et sociale.
Intégration régionale. Pour la RNT12A, les travaux entre Fort-Dauphin et Ebabika, entre Masianaka et Vangaindrano, s’inscrivent dans le cadre de la première phase du Projet d’aménagement des corridors et de facilitation du commerce, lequel comprend également les travaux d’aménagement de la RN9 entre Analamisampy et Manja. « Ce projet de plus de 183 millions d’euros permettra de construire et de réhabiliter 240,9km. Il est financé par des dons de la Commission européenne pour un montant de 39 millions d’euros, par un prêt et des dons du Groupe de la BAD pour un montant total de 78,6 millions d’euros et des financements d’autres partenaires. Le projet concerne la modernisation de la RNT12A et la RN9 pour les connecter au port de Toliara. La réalisation de ces infrastructures permettra de renforcer l’intégration régionale et l’ouverture aux marchés du continent et au-delà », indique le communiqué conjoint. À noter que la RNT12A a déjà été réhabilitée par l’Union européenne dans le cadre du 10e Fonds européen de développement (FED) à travers le projet de soutien aux populations rurales par l’aménagement de routes nationales et de pistes rurales, via l’approche haute intensité de main d’œuvre (HIMO).
Retombées escomptées. Certes, la réhabilitation de la RN13 et de la RNT12A devrait favoriser le désenclavement du Grand-Sud. Elle bénéficie aux deux chefs-lieux de la région Anosy (Fort Dauphin) et celle de l’Androy (Ambovombe). Selon les bailleurs de fonds, cette réhabilitation présente de nombreux avantages, notamment la réduction des coûts et les délais d’acheminement des produits vers le grand sud. Ces retombées positives bénéficieront aux populations et ménages de la zone, qui vivent grâce aux produits vivriers et de rente, mais également aux entreprises et commerçants qui pourront acheminer leurs marchandises dans des conditions avantageuses et sûres. Selon les partenaires de développement, de nouveaux opérateurs économiques pourraient également être attirés investir davantage à des coûts moins prohibitifs, dans cette partie du pays. Une situation qui permettra de valoriser les produits du Grand-Sud et qui facilitera l’accès aux marchés. Pour ces institutions internationales, la réhabilitation des routes faciliterait également la mise en œuvre d’éventuelles aides d’urgences au profit des populations plus vulnérables affectées par la sécheresse.
Protection des routes. Les investissements dans les infrastructures routières sont soutenables, selon le communiqué conjoint des partenaires de développement. Ces derniers soutiennent l’importance du transport routier. « Il convient d’élaborer des solutions durables pour l’entretien et l’extension des routes nationales sur financement national. Dans le cadre de la protection des routes contre une dégradation trop rapide, il est également important de maintenir un système fonctionnel de station de pesage, notamment en assurant le paiement en temps voulu des saleurs de leur personnel », ont-ils soutenu. Bref, pour les partenaires techniques et financiers, le secteur routier doit figurer parmi les priorités, car il reste indispensable pour le développement des autres secteurs d’activité.
Antsa R.