
La situation humanitaire dans le Sud continue de se dégrader mais les ressources s’amenuisent pour les organisations tels le BNGRC et le PAM, actives sur le terrain pour apporter des aides alimentaires et nutritionnelles aux populations en situation d’insécurité alimentaire.
Le BNGRC (Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes) et le PAM (Programme Alimentaire Mondial), parmi les organisations agissant auprès des populations en situation d’insécurité alimentaire dans le Sud, ont besoin respectivement de 3,5 millions de dollars et de 4 millions de dollars pour assurer la continuité de leurs actions sur place pour les mois à venir, soit un besoin financier total de 7,5 millions de dollars. Avec une situation humanitaire de plus en plus en dégradation dans le Sud, les divers acteurs sur le terrain s’efforcent d’apporter des soutiens en termes de nutrition et d’accompagnement pour le redressement agricole.
Dégradation sévère. Actuellement les communautés sont de plus en plus exposées à une dégradation extrêmement sérieuse de leur sécurité alimentaire en raison d’une pluviométrie très faible et mal répartie. Près de 580 000 personnes de sept districts sont en insécurité alimentaire sévère, dont 200 000 ont eu besoin d’une assistance dans plusieurs domaines et 144 000, d’une assistance alimentaire immédiate, tandis que 25 000 enfants sont atteints de malnutrition aiguë. Dans ces sept districts, les taux de malnutrition aiguë globale ont tous dépassé les moyennes des deux dernières années et ceux de la situation normale.
Pour y répondre, le BNGRC, conjointement aux actions de récupération nutritionnelle pour les enfants de 0 à 5 ans, menées par l’Office National de Nutrition (ONN), fournit des compléments nutritionnels aux familles accompagnantes de leurs enfants, afin que les rations destinées à ces derniers ne soient pas entamées par la fratrie et ne perturbent l’impact du projet. Le PAM, pour sa part, fournit une assistance alimentaire dans les districts les plus affectés et font bénéficier aux communautés des activités de vivres ou argent contre travail, en marge des compléments nutritionnels fournis aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants de moins de 5 ans.
Période de soudure. Selon le BNGRC, l’assistance apportée à ces populations a permis de mener des activités prioritaires telle l’aide alimentaire, la prévention de la malnutrition aiguë ou encore le traitement de l’eau. Toutefois, cette aide ne couvre qu’une partie des besoins. Une grande partie de l’assistance prend fin ce mois d’août. Il urge pour les organisations en action dans cette partie de la Grande Ile, de trouver des financements pour assurer la poursuite de leurs activités auprès de ces populations jusqu’en février, moment prévu pour les prochaines récoltes. En effet, à mesure que la période de soudure s’étale, les populations touchées par l’insécurité alimentaire sont plus exposées à une dégradation de leur situation, laquelle pourrait aboutir à des pertes en vies humaines. Or, en raison des pertes de récolte, la période de soudure qui a déjà débuté en juillet, s’annonce plus difficile et prolongée cette année. Avec la somme de 3,5 millions de dollars, le BNGRC pourra couvrir la totalité des besoins pour les sept mois à venir, soit environ 3 500 tonnes de céréales, 550 tonnes de légumineuses et 90 tonnes d’huile.
Hanitra R.