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vendredi, mars 29, 2024
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Insuffisance alimentaire dans le Grand Sud : Des actions anticipatoires menées sur place

Du fait de la sécheresse, la partie sud de Madagascar est régulièrement confrontée à des situations d’insécurité alimentaire, phénomène tenace depuis des décennies. En 2021, le Grand Sud connaît la sécheresse la plus aiguë depuis 1981, avec plus de 1,1 million de personnes plongées dans une situation d’insécurité alimentaire grave.

Dans le district d’Amboasary Atsimo, la majorité de la population était confrontée à une crise alimentaire en 2021. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) parle d’une « faim sévère ». L’analyse de la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) d’alors indiquait que des poches de famine (phase 5) étaient déjà signalées. Près de 14 000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire catastrophique dans la phase 5 – famine. Dans les districts d’Ampanihy et d’Ambovombe, plus de 25% des enfants souffrent de malnutrition aiguë. Dans le Sud, le nombre d’enfants admis pour un traitement contre la malnutrition aiguë sévère (MAS), état potentiellement mortel, au cours du premier trimestre de 2021, était quatre fois supérieur à la moyenne sur cinq ans. 27 000 enfants étaient atteints de MAS entre octobre 2020 et avril 2021.

MAS

Le « flash appeal » de 76 millions de dollars, lancé pour venir en aide à plus d’un million de personnes, a permis quelques améliorations et une diminution du nombre d’enfants souffrant de MAS. A Ambovombe, leur nombre est passé de 650 enfants traités dans le centre de santé de base en mars 2021, à 430 en juin de la même année. De même, les actions menées par plusieurs organismes onusiens, notamment l’UNICEF et le PAM, permettront de sortir les enfants de leur situation de malnutrition.

Les effets de la sécheresse, la plus aiguë depuis 40 ans, aggravés par les invasions acridiennes et les tempêtes de sable, ont réduit à néant les efforts des populations du Sud pour cultiver leurs terres et ont empêché toute activité culturale pendant au moins trois ans.

Dans le Sud-Est, la malnutrition met en danger les enfants vulnérables. Les cyclones Batsirai et Emnati en 2022, et Freddy en 2023, ont plongé les populations de cette partie de la Grande île dans une situation de détresse. Les prévisions indiquent un besoin de traitement contre la MAS pour 115 000 enfants, cette année.

Selon les dernières analyses IPC, autour de 874 000 personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë dans le Grand Sud-Est de Madagascar.

Amélioration

Ces derniers mois, une amélioration de la situation de la sécurité alimentaire dans le Grand Sud a été constatée, confirmée récemment par les ambassadeurs de l’Union européenne et du Royaume-Uni à Madagascar à l’issue d’une descente dans cette partie de la Grande île. L’assistance alimentaire et technique provenant des partenaires, a ainsi grandement contribué à cette amélioration de la situation alimentaire des populations les plus vulnérables dans le Grand Sud. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM), à travers des actions visant à anticiper la période la plus rude de la sécheresse, a atteint plus de 60 000 paysans d’Amboasary et de Betioky. Les actions en question consistent, outre les messages de sensibilisation, à appuyer les démarches de multiplication des semences et à proposer des opérations de transferts monétaires. Ces actions permettent aux communautés de renforcer leur résilience à la sécheresse et à protéger leurs moyens de subsistance, tout en augmentant significativement les productions agricoles.

Hanitra R.

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