
Le duo Jasmin Jasmine, animateurs de fête, qui a longtemps fait les beaux jours des festivités familiales et d’entreprises, est composé de Jasmin le magicien et Jasmine le clown. En investissant dans ce marché encore très peu exploré, Jasmine donne son point de vue sur le secteur « divertissement pour enfant ». Interview.
Midi Madagasikara : Parlez-nous de Jasmin Jasmine.
Jasmine : Jasmin Jasmine, c’est un duo que nous avons créé pour animer les festivités pour enfants. Jasmin est un magicien, et Jasmine un clown. J’ai choisi d’être un clown car c’est un personnage que tout le monde reconnaît et commun à toutes les nations. Nous essayons de nous démarquer des autres dans le contenu de ce que nous proposons à travers nos prestations. Jasmine, c’est l’amie des enfants. Elle les fait chanter, danser, jouer, rire… et essaie de les impressionner au mieux. Toutes nos chansons et nos jeux sont à buts éducatif et ludique. Il ne s’agit pas de chanter pour chanter, mais chanter pour véhiculer des messages éducatifs. Et cela, toujours dans un cadre très ludique car il faut avant tout divertir les enfants. A part les animations, nous avons également organisé en 2015 le concours Vato Miteny. Un jeu qui rappelle notre enfance parce que c’est le « tantara vatokely » ou les histoires qu’on raconte à travers des personnages en cailloux. Notre objectif a été de raviver la langue maternelle auprès des enfants, mais aussi d’aiguiser leur imagination. Et ça a plutôt réussi, le concours a été fortement prisé. A part cela, Jasmine chante aussi. Car les chansons font partie des animations. Là encore, on compose nos propres morceaux. En 2016, on a sorti plusieurs chansons dont « Dadabe Noely » à l’occasion des fêtes de Noël. Mais il y a aussi « Biby kely, biby be », qui parle de la protection de l’environnement, ou encore d’autres thèmes comme le droit des enfants.
MM : Pourquoi avoir choisi les enfants ?
Jasmine : J’ai remarqué qu’il y a beaucoup d’artistes et de chanteurs, mais qui s’adressent plutôt aux jeunes et aux plus grands. Il y a vraiment très peu d’artistes qui se spécialisent dans la petite enfance. Si bien qu’il y a vraiment très peu de chansons par exemple, pour les enfants. Et pourtant, nous avons l’obligation de les éduquer, et de leur donner des divertissements à la hauteur de leurs attentes et de leur âge. Moi, je suis mariée et j’ai deux enfants alors je suis très sensible à ce que l’on donne aux enfants.
MM : Comment voyez-vous l’animation pour enfants ?
Jasmine : Franchement, ce n’est pas du tout évident. Je pense même que c’est le public le plus sévère. Déjà parce que les enfants ne se ressemblent pas tous. Chacun leurs habitudes, leur éducation. Et puis, comme ils n’ont pas le même âge alors qu’il faut les amuser tous, ce n’est jamais facile. Selon moi, il faut avant tout de la patience. Les enfants sont concentrés sur quelque chose un moment, mais pas longtemps, alors il faut attirer leur attention ailleurs très vite. Comme ils sont curieux, il faut attiser cette curiosité et les impressionner à chaque fois. Voilà pourquoi il faut tout faire : chanter, danser, jouer, inventer des jeux, faire rire…
MM : Et comment voyez-vous les enfants Malgaches ?
Jasmine : A travers nos multiples expériences, je dirai que les enfants Malgaches sont vraiment très timides par rapport aux enfants étrangers. Il faut vraiment apprendre à nos enfants à être plus participatifs dans ce qu’ils font, et non pas seulement à être de simples spectateurs. Cela les aidera à se responsabiliser davantage. Il faudrait aussi les apprendre à montrer leurs émotions, car souvent, ils restent stoïques, même s’ils apprécient le spectacle. Car les enfants ont une grande place dans le développement de notre pays. Il faut leur apprendre dès leur enfance à s’exprimer. Et leur éducation est de notre devoir.
Recueillis par Anjara Rasoanaivo