
Alors que l’échéance présidentielle approche à grands pas, c’est le grand bazar au sein du camp présidentiel. Élus et nommés ne se lassent pas de se tirer dans les pieds pour fragiliser les troupes.
L’objectif d’avoir une équipe soudée pour affronter les élections semble, jusqu’à présent, être illusoire pour les partisans du président de la République. Ils sont animés par une lutte intestine qui s’étale sur la place publique. Les altercations publiques qui font alors la réputation de certains députés IRD à Antananarivo sont contagieuses. Et l’événement récent qui a tenu en haleine le tout Mahajanga a fait éclater en public une lutte qui mine déjà le parti au pouvoir. La députée Nina Rahantanirina, élue de l’IRD, s’arrache un temps de parole durant une cérémonie célébrant l’anniversaire de l’IEM.
Cette vice-présidente de l’Assemblée nationale n’a pas été invitée à cette fête peinte aux couleurs de la team orange dans la capitale de la région Boeny. En réalité, le torchon brûle entre cette élue IRD et le gouverneur de la région, Mokhtar Andriantomanga, lui aussi issu du parti TGV. Et la députée a transformé la cérémonie de mars dernier en règlement de compte entre les membres de l’équipe locale de l’IRD. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Elia Béatrice Assoumacou, quant à elle, ne fait qu’attiser la tension en se mettant à dos Ninah Rahantanirina.
Notoriété publique. Pendant que les IRD à Mahajanga se chamaillent en public, les militants à Toamasina sont en difficulté pour accorder leurs violons. Plusieurs voix dissonantes perturbent l’orchestration. Car les députées dans cette ex-province ne partagent pas la même partition et comptent chacune mener la danse. Les hostilités entre la députée IRD de Toamasina, Irma Naharimamy, et celle de Fénérive-Est, Angélica Bavy, elle aussi IRD, sont de notoriété publique. Et c’est le tohu-bohu au sein de l’IRD à Toamasina. L’opposition menée par Roland Ratsiraka y trouve un créneau pour élargir sa marge de manœuvre. Il brille dans son jeu solitaire pour faire face à un orchestre IRD très mal organisé et beaucoup moins discipliné.
Carrière minière. À Fianarantsoa, en revanche, le gouverneur Lova Razafindrafito dit Popil, affronte seul la foudre des autres partisans du président de la République qui tombe sur lui. Sa famille politique serait en passe de le lâcher dans la Haute Matsiatra. L’affaire d’une carrière minière à Ikalamavony divise beaucoup dans cette région. Et même la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, originaire de la province de Fianarantsoa, ne compte pas afficher son soutien au gouverneur, selon une source concordante. En tout cas, dans le cas de Brunelle Razafitsiandraofa, la présidente de la Chambre basse a déjà manifesté sa fermeté contre le député d’Ikongo.
Mission périlleuse. C’est dans cette ambiance électrique que la nouvelle directrice de cabinet de la Présidence de la République, Baomihavotse Rahanirina, atterrit au sommet du pouvoir. Sa nouvelle nomination à la tête du cabinet présidentiel ne la mettra pas à l’abri de ces guéguerres qui gagnent le camp présidentiel. Au contraire, elle devrait peser de son poids pour y mettre de l’ordre. Une mission qui s’annonce, pourtant, périlleuse pour cette ancienne ministre, qui, elle aussi, s’est distinguée par les hostilités qu’elle avait entretenues avec son vice-ministre quand elle était encore membre du gouvernement, il y a tout juste quelques semaines. Une fois à la Présidence, elle aura ainsi du pain sur la planche pour faire taire la tension et assainir les divergences entre les enfants terribles de l’IRD.
Rija R.