
Après les épreuves orales qui ont eu lieu les 20 et 21 juin au Krypton à Ambohimalaza, la publication des résultats du cycle de l’« Initiative pour les Résultats Rapides » (IRR) était prévue le 23 juin à Iavoloha.
La publication des résultats a été annulée juste la veille et reportée sine die, sans la moindre explication de la part de la Présidence. Les uns pensaient que c’était à cause de la cérémonie de prestation de serment et d’installation des deux membres de la HCC nouvellement élus par le Sénat qui se tenait le même jour à 11h. D’autres d’ajouter que la double attaque de « dahalo » du 21 juin à Beroroha était aussi pour quelque chose dans le report de la publication des résultats de l’évaluation des membres du gouvernement.
Juge et partie. Les ministres en charge de la Sécurité devront revoir leurs copies suite au drame de Beroroha où une trentaine de vies auraient été épargnées si l’Unité Spéciale Anti-Dahalo (USAD) disposait d’un hélicoptère afin de traquer à temps la horde de « dahalo » qui avait tendu 3 heures auparavant, une embuscade à un 4 x 4 de l’Armée. En revanche, on a vu un hélicoptère survoler le ciel le 26 juin pour assurer la sécurité de l’itinéraire du cortège présidentiel. En tout cas, le manque de moyens et/ou le dysfonctionnement dans les rangs des forces de l’ordre, auraient dû être soulevés durant le grand oral par « l’examinateur », en l’occurrence, le Premier ministre qui « assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national dans le respect de l’unité nationale ; à cette fin, il dispose de toutes les forces chargées de la police, du maintien de l’ordre, de la sécurité intérieure et de la défense ».
Redevabilité. Selon ces dispositions constitutionnelles, le chef du gouvernement est donc le premier responsable de la sécurité. A ce titre et surtout après ce qui s’est passé lors du podium du 26 juin au stade de Mahamasina, il doit demander des explications aux ministres concernés et non pas se contenter de conclure hâtivement, avant l’issue de l’enquête, qu’il s’agit d’ « un acte odieux et criminel à visée politique », alors même que la nature de l’explosif n’est pas précisée d’une manière ferme. Tantôt c’est « une bombe artisanale », tantôt, « c’est une grenade ». Ce qui n’est pas pour lever les zones d’ombre autour de cet « attentat » qui a fait jusqu’ici 3 morts et presque une centaine de blessés. Le PM est en droit de demander des comptes aux responsables de la sécurité, quand bien même il serait également concerné et soumis au principe de redevabilité en sa qualité de ministre de l’Intérieur. Dans le cadre de l’IRR, il ne peut pas s’auto-évaluer, sous peine d’être juge et partie. Il appartient à l’ancien enseignant devenu président de noter son troisième Premier ministre, même s’il peut aussi, en sa qualité de « chef suprême des forces armées », sanctionner si besoin est, la hiérarchie militaire et policière, au lieu de faire tout le temps une grande …graderie.
R. O