Madagascar est le 2e pays en Afrique après le Maroc à avoir le plus de produits et services à exporter. Mais l’amélioration de la compétitivité de son offre s’impose.
Madagascar est caractérisé par une économie fortement dominée par une agriculture de subsistance et par un secteur des services à faible valeur ajoutée ainsi que les micro-entreprises informelles. Il en résulte une faible diversification de l’économie et une faiblesse chronique des investissements privés malgré les énormes potentialités du pays telles que le capital humain, les ressources naturelles, le vaste territoire et la situation géographique privilégiée de l’île. En outre, l’évolution des exportations de Madagascar depuis de nombreuses années est essentiellement dépendante de la conjoncture et de décisions d’opportunité à court terme, plutôt subis qu’initiés par les acteurs nationaux de l’exportation, tant publics que privés. Raison pour laquelle, l’ITBM (International Trade Board of Madagascar) a initié l’élaboration d’une Stratégie d’Exportation de Madagascar pour l’Industrie et les Services (SEMIS) et ce, avec l’appui de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Diversifier. « Cette stratégie qui sera établie sur une période de dix ans, soit de 2016 à 2026 est dotée d’un Programme d’Actions Prioritaires pour une période de deux ans. Cette fois-ci, le partenariat entre le secteur public et le secteur privé est de mise. Cela ne se limite plus au niveau d’un dialogue entre les deux parties. En effet, le secteur privé est impliqué activement dans le processus d’élaboration de cette stratégie d’exportation. Il est également impliqué dans sa mise en œuvre effective via la mise en place d’une structure institutionnelle regroupant les deux parties », a soulevé Herintsalama Rajaonarivelo, le président de l’ITBM lors de l’ouverture de l’atelier d’enrichissement de cette SEMIS qui s’est tenu à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo. « L’objectif consiste à diversifier les marchés en intégrant entre autres, aux marchés régionaux tout en améliorant la compétitivité des produits d’exportation de la Grande Ile », a-t-il enchaîné.
Changements profonds. Notons qu’au cours de la période 2007-2014, Madagascar a connu des changements profonds de la structure de son commerce de marchandises. La part de marché de l’Union Européenne, s’est entre autres rétrécie, passant de 63% du total des exportations du pays en valeur à 49%. Il en est de même pour celle des Etats-Unis avec une baisse du pourcentage de 18% à 8,5%. Par contre, les exportations vers la Chine ont augmenté de 2% à 4,5%. Au sein de la SADC, les exportations vers l’Afrique du Sud ont presque décuplé pour atteindre près de 80 millions USD. « Néanmoins, les balances commerciales de Madagascar vis-à-vis de ces blocs régionaux restent déficitaires. Ce qui nécessite une amélioration de la compétitivité de nos produits ainsi qu’une stratégie répondant aux besoins des acteurs de l’exportation. La mise en place d’une structure institutionnelle regroupant le secteur public et le secteur privé s’impose également. Le ministère du Commerce a déjà manifesté sa volonté de réaliser ce projet », a-t-il conclu.
Navalona R.
