
L’ancien directeur général de l’ORTM est sorti avant-hier de la prison d’Antanimora. Il est mis à disposition du ministre de la Justice en attendant de pouvoir bénéficier d’une liberté provisoire (LP) qui pourrait intervenir aujourd’hui ou demain.
Placé dans un premier temps sous contrôle judiciaire, il devait, contre toute attente, faire l’objet d’un mandat de dépôt le 23 octobre 2020. Le jour même du communiqué de presse d’Amnesty International qui a justement dénoncé « le recours excessif à la détention provisoire à Madagascar ». En témoigne le cas de celui qui avait fait les beaux jours de la TVM. C’est pour cette dernière qu’il avait d’ailleurs décidé d’affecter une partie des recettes publicitaires de la chaîne nationale à l’organisation des débats télévisés durant la dernière campagne présidentielle puisque la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait tardé à débloquer les fonds destinés à financer les émissions. Le décor y compris.
Négligence. En somme (au propre comme au figuré), Johary Ravoajanahary est en quelque sorte, victime de la négligence de la CENI quoique cette dernière ait finalement versé l’enveloppe financière dans les caisses de l’ORTM. Autrement dit, il n’y avait pas eu à proprement parler détournement de deniers publics mais un jeu de compensation. A la limite, il pourrait s’agir d’un non-respect du principe de non affectation des recettes de la part de cette ancienne grande figure du petit écran qui avait servi loyalement pendant des années la TVM, c’est-à-dire, l’Etat et les téléspectateurs. Cela lui avait même valu d’être pris à partie en direct par des partisans de l’un des finalistes de l’élection présidentielle lors de l’ultime débat télévisé précédant le deuxième tour. Johary Ravoajanahary n’avait jamais fui ses responsabilités comme il n’est pas susceptible de prendre la fuite quelque part dans le pays ou ailleurs à l’étranger, pour qu’il fasse l’objet d’un mandat de dépôt. A preuve, il avait répondu présent à chaque convocation et à toutes les étapes de la procédure dont la prochaine sera sa mise en liberté provisoire. Et ce, après avoir passé 20 jours difficiles à… Antanimora.
R.O