Le reportage de notre consœur Gaëlle Borgia a été un véritable révélateur de la situation de famine qui règne dans le Sud de la Grande Île. Loin de nous l’idée de défendre ou de décrier son travail, néanmoins, elle a eu le mérite de mettre en exergue cette détresse alimentaire dont souffre la population de cette région. Il est nécessaire de dépasser cette situation dramatique qui nous interpelle. Au-delà des réactions indignées de ceux qui ont fustigé la jeune femme, accusée de désinformation, le monde entier a pu découvrir une catastrophe humaine et environnementale dont on voit les conséquences à Madagascar.
“Kere”, le drame du réchauffement climatique
Les chaînes de télévision étrangère en parlent, et les scientifiques qui s’expriment affirment que c’est le résultat du réchauffement climatique. La Grande Île en est l’une des premières victimes. Il est peut-être temps de clore une polémique qui n’a plus lieu d’être. Après d’autres intervenants, c’est le Secrétaire général des Nations Unies, le Portugais, António Guterres, qui attire l’attention sur la situation dans le Sud de Madagascar. Il fait état des conséquences de la crise climatique, en partageant une vidéo réalisée par le PAM. « Des communautés entières sont confrontées à la famine en raison de sécheresses dévastatrices consécutives », continue-t-il. « Ces gens qui en sont victimes n’ont en rien contribué à ce drame, et ils le paient au prix fort ». Cette sécheresse est la manifestation du réchauffement climatique, un phénomène dont on parle depuis plusieurs années et dont toute la communauté internationale est responsable. Ce focus qui a été fait sur le Sud de Madagascar nous force à regarder la réalité en face. Les instances internationales nous avaient déjà prévenus de l’imminence d’une famine qui serait dramatique. Il faut le faire avec l’aide de la communauté internationale car nous ne disposons pas des moyens nécessaires. Mais ce drame nous amène à une prise de conscience. Le colloque qui a eu lieu, il y a quelque temps à Toliara, a tracé la voie à suivre.
Patrice RABE.
