
Avec un déclin de 73% de la biodiversité dans le monde en 2024 – contre 69% en 2022, soit une perte de 4% en seulement deux ans – et un réchauffement de la planète dépassant le seuil de 1,5°C en 2024, la situation de la nature, relatée dans la Revue annuelle de WWF Madagascar, rappelle les grandes préoccupations déjà exprimées dans la 15e édition du Rapport Planète Vivante de WWF, lancée en octobre 2024.
La situation de la biodiversité ne va pas en s’améliorant ces dernières années. A Madagascar et dans le monde, on assiste à un déclin quasi-généralisé et encore plus accéléré par rapport aux années et décennies précédentes. Plusieurs points de basculement écologiques seront bientôt atteints, avec des conséquences irréversibles. Dans la Grande île en particulier, la situation suscite bien des préoccupations. Le cas des coraux, affectés par le phénomène de blanchissement ; celui des forêts, fortement éprouvées par le phénomène de déforestation et les ravages des feux ; les espèces endémiques, au cœur des trafics et commerces illicites au niveau national et à l’international… sont autant de situations auxquelles le pays fait face, non sans mal. S’y ajoute le changement climatique dont les impacts affectent particulièrement le pays. En témoignent les phénomènes météorologiques intenses, les sécheresses prolongées dans certaines parties du pays, pour ne citer que cela.
Survie
La Revue annuelle de WWF Madagascar, qui vient d’être rendue publique, souligne la nécessité de redoubler d’efforts dans la préservation du capital naturel de Madagascar. « Notre trajectoire vers 2030 sera critique pour inverser la tendance, pour la survie de notre planète, de notre pays », indique alors Nanie Ratsifandrihamanana, directrice de WWF Madagascar. Et de noter que la nature aura besoin de nombreuses années, voire plusieurs centaines d’années pour retrouver son état initial. « Au rythme où les écosystèmes terrestres et marins de Madagascar se dégradent, l’enjeu reste de taille pour la conservation. WWF ne peut pas couvrir tout Madagascar. En revanche, nous intervenons dans des zones, souvent reculées, qui concentrent une importante biodiversité et des écosystèmes vitaux, qui peuvent significativement soutenir le développement socioéconomique du pays, s’ils sont préservés et gérés durablement ».
Actif à Madagascar depuis 1963, le WWF poursuit ces dernières années plusieurs objectifs stratégiques traduits en actions en matière d’efficacité de la conservation, de développement d’alternatives durables pour renforcer la résilience des communautés, le tout, en soutenant que la prise en compte de la nature dans l’élaboration et mise en œuvre des décisions et politiques diverses, est bénéfique pour le pays, à plusieurs égards.
Hanitra R.