Les temps ont changé. Les Malgaches n’ont plus le cœur à descendre dans la rue. Les organisateurs de la conférence nationale souveraine l’ont constaté lors du rassemblement qu’ils ont organisé hier à Mahamasina. Les forces de l’ordre se sont très vite retirées après avoir constaté la faible mobilisation de leurs partisans. C’est donc par le dialogue que les contestataires vont devoir essayer de débloquer une situation leur échappant.
La faible mobilisation des adversaires des élections
Les organisateurs de la conférence nationale souveraine ont pu mesurer leur audience lors du rassemblement qui a eu lieu hier matin à Mahamasina. Les discours ont eu lieu devant une assistance clairsemée, la population se sentant pour le moment peu concernée par les déclarations de ces derniers. Néanmoins, la rencontre avec le président par intérim a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives. Ce dernier n’a pas fermé la porte à la discussion et a accepté de tenir compte de certaines propositions avancées, mais seulement après les élections. C’est donc maintenant le dialogue qui devrait être privilégié. Les positions radicales qui ont été prises au CCI Ivato se heurtent à la détermination affichée du pouvoir. Le processus électoral est si avancé que les citoyens ne sont pas enclins à vivre une nouvelle crise. Les tirs croisés des partisans de l’élection ont affaibli la position de leurs adversaires. La population est de moins en moins perméable aux appels à manifestation. La perspective de voir une nouvelle ère s’ouvrir est plus séduisante. La période faite d’incertitudes et de petites misères a laissé des traces et le souvenir en est encore cuisant. La dizaine de jours qui reste avant le premier tour de l’élection présidentielle ne devrait plus laisser la place à la contestation. Là campagne électorale va aller crescendo et l’attention des électeurs va être captivée par les différents « faradoboka ».
Patrice RABE