La lutte contre la corruption est un serpent de mer que l’on retrouve régulièrement , mais jusqu’à présent, elle n’a jamais donné de résultats palpables. Le sujet n’est abordé que du bout des lèvres par les candidats dans cette campagne présidentielle. Et pourtant, « donner des pots de vin et des bakchichs » est devenu un lieu commun que l’on ne relève plus dans les conversations de tous les jours. L’occasion est toute trouvée actuellement pour mettre en lumière ce fléau qui gangrène la société malgache.
La lutte contre la corruption, un thème à aborder lors de la campagne électorale
Ceux qu’on appelle à tort ou à raison, les grands candidats ont vu la corruption régner à tous les échelons lorsqu’ils étaient au pouvoir. C’est sous leur égide qu’ont été créés les organismes de luttes contre la corruption ou le blanchiment d’argent. Les citoyens victimes de malversations se sont sentis ragaillardis, et les plaintes se sont multipliées auprès de ces institutions, mais malgré la diligence des enquêtes menées, aucun résultat palpable n’a été constaté. Le cas de Claudine Razaimamonjy qui s’est fait épinglée est exemplaire, mais le coup de projecteur sur une affaire concernant cette personne proche du pouvoir ne peut pas masquer toutes les autres affaires qui ont été étouffées. Le trafic de bois de rose et les malversations de toutes sortes , ont permis d’alimenter les comptes en banque des privilégiés bénéficiant de l’appui de hauts dignitaires du régimes . Ces problèmes ont été régulièrement évoqués. Des noms ont été cités, mais il n’y a eu aucune instruction de dossier. La chaîne pénale anti- corruption n’a condamné aucun des gros poissons qui jouissent de cet argent mal acquis. La société civile et les ONG ne cessent de dénoncer la mansuétude dont bénéficient ces personnalités. Ces dernières ont gravité dans l’entourage des différents pouvoirs successifs et se trouvent pour le moment protégées. On peut cependant espérer qu’un véritable débat sera lancé lors de cette campagne présidentielle. La question de la lutte contre la corruption est primordiale, et doit être abordée si l’on veut tourner le dos aux pratiques du passé.
Patrice RABE