Les critiques virulentes d’une partie des médias vis-à-vis des candidats, ayant décidé d’organiser leur conférence souveraine demain au CCI, n’ont pour le moment aucun impact sur l’opinion publique en général. La population ne semble pas vouloir prendre parti pour les uns ou pour les autres car elle préfère prendre du recul par rapport à tous ces politiciens ayant été au pouvoir à un moment ou à un autre. Il n’y a pour le moment pas de véritable confrontation. Ce ne sont que des mots qui sont utilisés.
La population peu intéressée par les manœuvres politiques
La volonté du gouvernement et du président par intérim de mener à son terme le processus électoral est réelle. Leurs déclarations ne laissent aucun doute sur la nécessité de la tenue des élections. La CENI reconnait les imperfections du système mis en place, mais malgré cela, elle estime qu’il faut aller de l’avant et permettre aux électeurs de faire leur choix. Les remarques et les interpellations des candidats, remettant en cause le déroulement des opérations, ont été écoutées avec attention par ses membres, mais elles n’ont eu finalement aucun impact sur le processus. La motion adoptée par les candidats présents à la réunion de vendredi dernier remet en cause le principe même de cette élection, et veut remplacer les institutions existantes. L’opinion est circonspecte, pour ne pas dire indifférente, devant cette confrontation entre partisans et adversaires des élections. Elle veut voir le pays sortir enfin de l’instabilité dans laquelle il se trouve depuis si longtemps. La population n’a pas envie de revivre la crise qu’elle a connue ces dernières années. Les explications données par les partisans du report des élections, même si elles sont parfaitement étayées, n’emportent pas entièrement son adhésion. La campagne électorale continue comme si de rien n’était. Les citoyens semblent peu intéressés par les manœuvres politiques et attendent de voir de quel côté penchera le balancier de l’histoire.
Patrice RABE